Politique

L'Assemblée nationale adopte un texte contre la "discrimination capillaire"

L'Assemblée nationale adopte un texte contre la "discrimination capillaire"
C'est un problème "réel, sérieux et politique", qui "touche principalement les femmes" et les "personnes racisées", a souligné l'Insoumise Danièle Obono. © Christophe MASSON
L'Assemblée nationale a voté en première lecture, jeudi 28 mars, une proposition de loi visant à sanctionner la "discrimination capillaire", notamment au travail.

Le texte du député guadeloupéen Olivier Serva (groupe indépendant Liot) visant à sanctionner la "discrimination capillaire" a été adopté par 44 voix contre 2, jeudi 28 mars, avant d'être transmis au Sénat où son avenir est incertain. 

Le texte cherche notamment à empêcher des employeurs de contraindre leurs salariés à lisser leurs cheveux pour dissimuler leurs coupes afro, ou à cacher leurs tresses et dreadlocks.

Olivier Serva a évoqué "les femmes noires qui se sentent obligées de se lisser les cheveux" avant un entretien d'embauche, "les personnes rousses, victimes de nombreux préjugés négatifs", ou les "hommes chauves".

Le gouvernement a porté un "regard bienveillant" sur le texte, s'en remettant à "la sagesse" des députés. Il a "le mérite de mettre en lumière ce type de discriminations", même si la loi permet "déjà de lutter" contre elles, a relevé la ministre à l'égalité femmes-hommes Aurore Bergé.

"On m'a signifié que je devais me lisser mes cheveux"

"Femme noire originaire de la République de Guinée", "je suis ici avec mes tresses, mes perruques", a décrit la députée macroniste Fanta Berete. "Quand je postulais à certains emplois, on m'a signifié que je devais me lisser mes cheveux", a-t-elle témoigné.

Le texte est inspiré de législations en vigueur dans plusieurs États des États-Unis, notamment du "Crown Act" promulgué en 2019 en Californie contre la discrimination capillaire.

La gauche a soutenu ce texte. C'est un problème "réel, sérieux et politique", qui "touche principalement les femmes" et les "personnes racisées", a souligné l'Insoumise Danièle Obono, dénonçant tout comme l'écologiste Sabrina Sebaihi un "racisme systémique".

La droite et l'extrême droite ont dénoncé la proposition

Ce dernier terme a hérissé la droite. Dans le tumulte, le LR Xavier Breton a dénoncé une "idéologie militante", des "propos qui ne visent qu'à fracturer notre société".

Il a combattu la proposition de loi, "du droit bavard", "une fuite en avant" vers une "liste de discriminations" au risque d'établir "une hiérarchie".

À l'extrême droite, le RN Philippe Schreck a appelé à ne "pas moquer ou railler" cette proposition de loi, mais s'est interrogé. "Est-ce que nous nous occupons des problèmes quotidiens des Français", dans un pays "quasi en faillite" ? "Il serait bon rapidement de passer à autre chose", a-t-il réclamé.

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Avec AFP


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4 commentaires

Commdab a posté le 28 mars 2024 à 20h55

Voilà à quoi servent nos impôts, à quand la discrimination par la couleur des yeux, des dents…..? Par contre si vous êtes victime d’usurpation d’identité, de doublette de plaque d’immatriculation etc …. l’administration ne vous viendra pas en aide, au contraire. Attendons qu’un député se retrouve dans ces situations pour que les choses avancent.

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Pierre Croubois a posté le 28 mars 2024 à 20h45

Chauve qui peut !

Jean Peuplus a répondu le 30 mars 2024 à 08h56 Éric Ciotti se serait abstenu…

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