L’Assemblée nationale a adopté un texte contre la « discrimination capillaire » au travail

L’Assemblée nationale a voté, ce jeudi, en première lecture, une proposition de loi visant à sanctionner la « discrimination capillaire ».

Le texte du député guadeloupéen Olivier Serva (groupe indépendant Liot) contre la « discrimination capillaire » a été adopté ce jeudi à l’Assemblée.
Le texte du député guadeloupéen Olivier Serva (groupe indépendant Liot) contre la « discrimination capillaire » a été adopté ce jeudi à l’Assemblée. (Thomas Samson/AFP)

L’Assemblée nationale a voté ce jeudi en première lecture une proposition de loi visant à sanctionner la « discrimination capillaire », notamment au travail, malgré des réserves sur l’utilité de cette initiative. Le texte du député guadeloupéen Olivier Serva (groupe indépendant Liot) a été adopté par 44 voix contre deux, avant d’être transmis au Sénat où son avenir est incertain.

Femmes noires, personnes rousses, hommes chauves…

Il vise notamment à empêcher des employeurs de contraindre leurs salariés à lisser leurs cheveux pour dissimuler leurs coupes afros, ou à cacher leurs tresses et dreadlocks. « En France, la discrimination reposant sur l’apparence physique est déjà punie en théorie », a convenu le député. « Mais de la théorie à la réalité il y a un gouffre », a-t-il souligné, en plaidant pour « clarifier » une « loi mal comprise ou mal appréhendée ».

Quand je postulais à certains emplois, on m’a signifié que je devais me lisser mes cheveux

Olivier Serva a évoqué « les femmes noires qui se sentent obligées de se lisser les cheveux » avant un entretien d’embauche, « les personnes rousses, victimes de nombreux préjugés négatifs », ou les « hommes chauves ».

« Regard bienveillant »

Le gouvernement a porté un « regard bienveillant » sur le texte, s’en remettant à « la sagesse » des députés. Il a « le mérite de mettre en lumière ce type de discriminations », même si la loi permet « déjà de lutter » contre elles, a relevé la ministre à l’égalité femmes-hommes Aurore Bergé. « Femme noire originaire de la République de Guinée », « je suis ici avec mes tresses, mes perruques », a décrit la députée macroniste Fanta Berete. « Quand je postulais à certains emplois, on m’a signifié que je devais me lisser mes cheveux », a-t-elle témoigné.

Le texte est inspiré de législations en vigueur dans plusieurs États des États-Unis, notamment du « Crown Act » promulgué en 2019 en Californie contre la discrimination capillaire.

Un problème « réel, sérieux et politique »

La gauche a soutenu ce texte. C’est un problème « réel, sérieux et politique », qui « touche principalement les femmes » et les « personnes racisées », a souligné l’Insoumise Danièle Obono, dénonçant tout comme l’écologiste Sabrina Sebaihi un « racisme systémique ».

Ce dernier terme a hérissé la droite. Dans le tumulte, le LR Xavier Breton a dénoncé une « idéologie militante », des « propos qui ne visent qu’à fracturer notre société ». Il a combattu la proposition de loi, « du droit bavard », « une fuite en avant » vers une « liste de discriminations » au risque d’établir « une hiérarchie ».

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À l’extrême droite, le RN Philippe Schreck a appelé à ne « pas moquer ou railler » cette proposition de loi, mais s’est interrogé. « Est-ce que nous nous occupons des problèmes quotidiens des Français », dans un pays « quasi en faillite » ? « Il serait bon rapidement de passer à autre chose », a-t-il réclamé.

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