Jakob Fuglsang : « Pas l’heure de tirer le rideau »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Il a gagné quelques-unes des plus belles courses du calendrier international - Liège-Bastogne-Liège, Tour de Lombardie, Critérium du Dauphiné (x2) - et se doute bien qu’à 38 ans, il lui est désormais impossible d’espérer retrouver son meilleur niveau, ou même de s’en rapprocher. Mais ne parlez pas pour autant de retraite sportive à Jakob Fuglsang. Le Danois compte bien prolonger encore un peu le plaisir, si ses jambes le lui permettent. Pour sa 19e (!) saison à haut niveau, le sociétaire de la formation Israël-Premier Tech a encore l’envie de se lancer de nouveaux défis, comme cette première participation à Milan-San Remo, samedi prochain. Il rêve d’ailleurs également de disputer une fois Paris-Roubaix avant de raccrocher. Histoire de boucler la boucle sans le moindre regret. DirectVelo s’est entretenu en tête à tête avec l’ancien vice-Champion olympique sur la Promenade des Anglais, dimanche, dans le cadre de la dernière étape de Paris-Nice.

DirectVelo : Comment s’est passé Paris-Nice et, plus généralement, ce début de saison sur les courses françaises ?
Jakob Fuglsang : Je souffre mais je m’accroche. J’ai essayé de prendre des échappées mais ça ne l’a jamais fait. C’était vraiment dur toute la semaine et la pluie n’a certainement pas facilité les choses. J’essaie d’en tirer du positif malgré tout mais il faut bien chercher pour le trouver pour l'instant. 

« ÇA VA BIEN FINIR PAR TOURNER DANS LE BON SENS »

On te sent déçu…
Pour être honnête, je ne suis pas franchement satisfait de la façon dont ça se passe pour moi depuis la reprise (26e de la Classic Var pour meilleur résultat, NDLR). Mais j’ai toujours la motivation malgré tout. Je ne veux pas abandonner, ce n’est pas l’heure de tirer le rideau. Je reste convaincu que je suis encore capable de faire quelques petits trucs sympa. Ce n’est pas simple pour le moment mais ça va bien finir par tourner dans le bon sens à un moment ou un autre. Je ne suis pas condamné à rester dans les fonds de classements jusqu’à la fin de l’année.

Te projettes-tu encore au-delà de cet automne ?
En quelque sorte, oui. Si ça se passe bien, j’espère être encore là en 2025 aussi.

« MON PLUS GROS RÊVE, CE SERAIT DE POUVOIR GAGNER UNE ÉTAPE DU TOUR DE FRANCE »

Que peut-on encore améliorer lorsque l’on a 38 ans et 18 saisons pleines à haut niveau dans les bagages ?
Il est toujours possible de s’améliorer. La difficulté, c’est de trouver quels sont ces petits détails à améliorer ou à changer. J’ai beaucoup d’expérience, ça aide quand même. J’ai forcément un rôle différent, il faut trouver du plaisir dans le rôle d’équipier mais j’ai aussi toujours l’envie de jouer devant. Chez Israël, on n’a pas vraiment de mecs qui jouent le classement général des grosses courses par étapes. C’est bien car ça ne m’oblige pas à passer toutes mes courses à protéger un leader spécifiquement. J’ai toujours des libertés.

Y’a-t-il des choses que tu n’as pas pu accomplir jusque-là dans ta longue carrière et dont tu rêves toujours ?
Bien sûr, il y en a pas mal même ! Mon plus gros rêve, ce serait de pouvoir gagner une étape du Tour de France. De façon plus modeste, le week-end prochain je vais disputer Milan-San Remo pour la première fois de ma carrière, à 38 ans (sourire). Je vais faire mon retour sur certaines Flandriennes aussi. C’est sympa, c’est un beau challenge. Même Paris-Roubaix, j’y pense… Ça me ferait plaisir d’y aller une fois dans ma carrière, pour dire de l’avoir fait. Ce ne sera pas pour cette année, je n’en ai pas fait la demande mais si je peux continuer encore l’année prochaine, ce serait un vrai souhait. Disputer un premier Paris-Roubaix à 39 ans, ça aurait de la gueule.

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