LVMH y a recours. Primark aussi. L’enseigne irlandaise d’habillement a fait appel au cabinet d’études Asterès pour démontrer combien l’ouverture d’un de ses magasins contribue à la création d’emplois directs et indirects en France. A en croire cette courte étude dévoilée mardi 26 mars, « un emploi créé dans un magasin Primark génère jusqu’à 0,7 emploi supplémentaire dans le département » où est situé ce point de vente.
Tout comme le groupe de luxe fondé par Bernard Arnault, l’enseigne cherche à modifier son image et à mieux faire connaître « son empreinte économique et sociale » dans l’Hexagone, explique Christine Loizy, directrice générale de Primark France, troisième filiale d’une chaîne ayant généré 10,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2023, clos en septembre, et une marge opérationnelle de 8,2 %.
Pourquoi se prêter à un tel exercice onze ans après l’ouverture de son premier magasin français à Marseille ? Plus que jamais, le modèle de la « fast fashion », dont relève l’enseigne créée en 1969 à Dublin, est décrié. Cette fabrication en grandes séries de vêtements à petits prix et livrés en flux continu en magasin suscite des questionnements sur les conditions sociales de leur fabrication, notamment dans les usines de Chine et du Bangladesh, et l’impact environnemental de leur exportation vers les magasins. En France, une proposition de loi, adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, le 14 mars, entend freiner le développement de cette industrie pour réduire son impact sur l’environnement.
Trois projets sur la sellette
Dès lors, la direction de Primark s’emploie à défendre son concept en vantant sa politique de responsabilité sociale et environnementale (RSE) à l’œuvre dans ses quatre cent quarante et un magasins exploités dans seize pays. « D’ici à 2030, tous les vêtements Primark seront fabriqués à partir de fibres recyclées ou recyclables », rappelle ainsi, à dessein, Mme Loizy. A l’évidence, la direction de l’enseigne tente ici de répondre aux critiques des associations de défense de l’environnement qui pourfendent son greenwashing. A Brest, en février 2023, au premier jour de l’ouverture d’un magasin dans la galerie Coat ar Gueven, des militants des associations Extinction Rebellion et Youth for Climate avaient glissé des messages dans les poches des vêtements pendus en rayon pour informer les clients des dégâts écologiques de cette industrie.
Le « coup de com » de l’entreprise qui emploie 7 000 personnes en France s’adresse aussi aux autorités locales : elle leur dévoile désormais le montant de ses investissements en France. En 2023, elle y a dépensé « 102 millions d’euros pour inaugurer huit magasins » et porter son réseau à vingt-sept unités, dont sept en Ile-de-France. « Soit 10 à 15 millions d’euros par magasin », précise Pierre Combet, directeur immobilier de l’enseigne.
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