« Vous avez donc vu des extraterrestres ? » Dès le début de la bande-annonce sur le gourou Raël, le ton est donné : Netflix s’est attelé à dépeindre la vie d’un personnage haut en couleurs, qui affirme être « le prophète des extraterrestres ».
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Dans un documentaire en quatre épisodes, intitulé Raël, le prophète des extraterrestres, sorti ce mercredi 7 février 2024 sur la plateforme de streaming en ligne, Alexandre Ifi et Antoine Baldassari, les deux réalisateurs, sont revenus sur les débuts de la secte de Raël, et sur son influence, majeure dans les années 1980. On revient sur l’histoire de ce gourou très médiatisé.
« Le messager »
Né en 1946, dans l’Allier, Claude Vorhilon, dit Raël, a fondé le mouvement raëlien, au milieu des années 1970, classé comme une secte par la France, depuis les années 1990.
Après avoir été guitariste et chanteur dans les années 1960, ce fan de Jacques Brel fonde une revue automobile dans les années 1970, nommée AutoPop.
Raël affirme alors avoir vécu des expériences de rencontre avec des extraterrestres.
Il raconte avoir vu atterrir une soucoupe volante, de laquelle sont sortis des extraterrestres, lui ayant donné le nom de prophète « Raël », qui signifie « le messager des Ehomim », du nom de ces fameux extraterrestres. À partir de ce moment-là, Claude Vorhillon dit avoir reçu la mission d’informer le monde sur ses origines et de promouvoir le retour des extraterrestres.
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Clonage, méditation sensuelle…
Plus largement, le mouvement raëlien, en plus de se fonder sur un prétendu retour des extraterrestres sur Terre, met en avant le clonage et le transfert de la conscience comme moyen d’accéder à l’immortalité. Raël ira même jusqu’à affirmer le succès du clonage d’un bébé, affaire qui fascine alors les États-Unis.
Le mouvement promeut également une certaine forme de libération sexuelle, et notamment des plus jeunes, appelée « méditation sensuelle ».
Raël fait alors plusieurs apparitions médiatiques très remarquées, et polémiques. À l’instar de sa venue sur le plateau de Autant en emporte le temps, de Thierry Ardisson, en juin 1995, qui le tutoie et lui demande de se présenter. Le chef du mouvement a débarqué sur le plateau, vêtu d’une tenue blanche, et d’un symbole autour du cou, celui du mouvement raëlien, qui ressemble fortement à une croix gammée.
Il racontera, au cours de l’interview, être né d’une insémination avec un extraterrestre et d’avoir déjà visité leur planète. Il assure même que les extraterrestres visiteront la Terre d’ici à 2035. Il faudra alors construire une ambassade pour les accueillir.
Le mouvement dans le viseur de la Miviludes
À cette période, Raël fascine et rassemble des adeptes partout dans le monde, tout en récoltant beaucoup d’argent.
Mais plusieurs médias qualifient l’homme de gourou. Le mouvement est impliqué dans des faits d’abus sexuels. Les femmes qui suivent Raël sont appelées « anges » et entretiennent des relations sexuelles avec lui. La secte connaitra ainsi des démêlés avec la justice, après des accusations de viol sur une mineure en 2001, par des cadres de l’organisation.
On lui reproche aussi des faits de manipulation mentale, de pédophilie, d’abus sexuels, et de plagiat, selon un rapport de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) publié en 2003.
Le mouvement est classé sectaire depuis 1995 en France. Quant au gourou, Claude Vorhilon, il a totalement disparu des médias depuis des années, et vivrait au Japon. Dans le documentaire, d’anciens adeptes, d’anciens magistrats, et Raël en personne, s’expriment. De quoi plonger au cœur d’un système bien organisé et qui a fasciné jusqu’aux États-Unis, pendant des années.
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