Accueil Infos locales Santerre

Près de 180 chiens de chasse s’affrontent dans le Santerre pour le titre de meilleur chien d’arrêt

Depuis dimanche et jusqu’à ce mercredi 27 mars, près de 180 chiens et 70 propriétaires venus de toute la France et même d’Europe s’affrontent dans une compétition visant à récompenser les meilleurs chiens de chasse.
Par Antoine Guitteny
Temps de lecture: 2 min

« C’est un peu le Dîner de cons, sourit Patrick, avec son accent chantant originaire de Pau. On peut passer deux heures à discuter de l’inclinaison de la queue d’un setter… Qu’est-ce que vous voulez, on est des passionnés. » Lui et 70 autres propriétaires venus de France, d’Espagne, de Belgique ou des pays Baltes sont venus faire concourir leurs chiens à l’occasion du réputé « Field Trail » de Rosières-en-Santerre organisé depuis dimanche et qui se termine ce mercredi.

Le setter doit « parcourir le champ en faisant des lacets. Le but est de couvrir le maximum de terrain pour trouver une perdrix », explique Sylvie Henocque.
Le setter doit « parcourir le champ en faisant des lacets. Le but est de couvrir le maximum de terrain pour trouver une perdrix », explique Sylvie Henocque. - Photo Antoine Guitteny
Le concours peut aussi se dérouler par couple. Les deux chiens partent en même temps dans des directions opposées.
Le concours peut aussi se dérouler par couple. Les deux chiens partent en même temps dans des directions opposées. - Photo Antoine Guitteny
Avoir un chien titré assure, à son propriétaire, de beaux jours devant lui : « Les meilleurs sujets deviendront les reproducteurs de demain. »
Avoir un chien titré assure, à son propriétaire, de beaux jours devant lui : « Les meilleurs sujets deviendront les reproducteurs de demain. » - Photo Antoine Guitteny
Pour marquer un point, la perdrix doit s’envoler une fois que le maître a dépassé son chien, toujours à l’arrêt.
Pour marquer un point, la perdrix doit s’envoler une fois que le maître a dépassé son chien, toujours à l’arrêt. - Photo Antoine Guitteny
Depuis dimanche près de 70 participants et 180 chiens au total s’affrontent dans les champs autour de Rosières-en-Santerre.
Depuis dimanche près de 70 participants et 180 chiens au total s’affrontent dans les champs autour de Rosières-en-Santerre. - Photo Antoine Guitteny

Reconnu épreuve officielle par la société centrale canine et le Ministère de l’agriculture, le concours de Rosières est l’un des plus connus et reconnus de France. Il existe depuis près de 40 ans grâce à la famille de Sylvie Henocque, membre du Club du setter anglais, originaire de Rosières mais désormais installée dans les Landes, où elle tient l’élevage du Champ Bocquillon.

« Chasser la plume »

Cette année, le concours voit s’affronter 180 chiens, précisément des setter anglais, irlandais, gordon et pointer, la crème des chiens d’arrêt. « Le but, c’est de faire ressortir les meilleurs représentants de la discipline », explique Laurence Madiot, présidente nationale du Club du setter anglais. « Lors de ses épreuves, on vérifie son aptitude à chasser. » Mais attention, pas de prélèvements d’animaux pour ces épreuves où aucun coup de fusil n’est tiré. « Le but est simplement de repérer les meilleurs chiens », persiste-t-elle.

Pour cela, deux catégories d’épreuves, en solo ou par couple. Le maître part dans un champ avec son chien, suivi par un juge. L’animal est lâché et doit parcourir le terrain pour « chasser la plume », comme ils disent, à savoir la perdrix. Mais attention, le setter ne doit pas chasser n’importe comment. « Il doit parcourir le champ en faisant des lacets. Le but est de couvrir le maximum de terrain pour trouver une perdrix. La continuité dans la recherche compte beaucoup », détaille Sylvie Henocque. Le non-respect de cette quête en lacets entraîne l’élimination.

Lorsqu’il sent sa proie, le chien doit marquer l’arrêt, rester immobile le temps que son maître arrive. Pour marquer un point, la perdrix doit s’envoler une fois que le maître a dépassé son chien, toujours à l’arrêt. « Si le chien bouge ou part chasser un lièvre, ou si l’oiseau s’envole avant, il est éliminé », continue Sylvie. Seuls 20 % des chiens échappent à l’élimination. « Il faut beaucoup de travail avant d’arriver à avoir un chien parfaitement dressé », continue l’éleveuse des Landes.

Un chien titré peut valoir jusqu’à 10 000€

Avoir un chien titré assure, à son propriétaire, de beaux jours devant lui : « Les meilleurs sujets deviendront les reproducteurs de demain. » Le marché est conséquent et les prix donnent le tournis : « Un chien titré peut se revendre jusqu’à 10 000€. Un bébé setter vaut entre 900 et 1500€ selon ses origines », détaille Laurence Madiot. Pour parvenir à l’excellence, les professionnels n’hésitent pas à aller s’entraîner ici en Espagne, là en Serbie, pays réputé pour son nombre d’oiseaux.

Ce n’est pas le cas de Bruno Roussel, de Péronne. Lui n’est « qu’un » amateur éclairé venu participer avec Narses du Bec étoilé, son setter de 6 ans. « Je m’engage chaque année dans ce concours pour le plaisir de la compétition », explique-t-il. « Avoir un chien capable de respecter toutes ses consignes, c’est assez enthousiasmant. Quand il y arrive, c’est un vrai bonheur ! » Narses n’aura pas de titre, cette année, mais une double ration de caresses bien méritée.

Sélectionnez votre commune favorite

Créez votre compte pour profiter gratuitement de 14 jours d'accès illimité aux contenus numériques et personnaliser vos préférences