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Crise en Haïti: 33.000 habitants ont fui la capitale en deux semaines de violences

Des forces de police à Port-au-Prince, à Haïti le 21 mars 2024.
Des forces de police à Port-au-Prince, à Haïti le 21 mars 2024. Ralph Tedy Erol / REUTERS

La population fuit la violence des gangs sévissant à Port-au-Prince, principalement en direction des départements du Grand Sud qui accueille déjà 116.000 déplacés

Plus de 33.000 personnes ont fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince en deux semaines pour se mettre à l'abri de l'escalade des attaques de gangs, a annoncé vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). «Depuis quelques semaines, les attaques armées se sont intensifiées dans la Zone Métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP), la capitale d'Haïti. En plus de créer des déplacements à l'intérieur de la ZMPP, les attaques et l'insécurité généralisée poussent de plus en plus de personnes à quitter la capitale pour trouver refuge dans les provinces, en prenant les risques de passer par des routes contrôlées par des gangs», a expliqué l'agence onusienne dans un communiqué.

Grâce à la mise en place d'une collecte de données aux stations de bus les plus utilisées, l'OIM a observé entre le 8 et le 20 mars le départ de 33.333 personnes de la capitale, principalement pour rejoindre les départements du Grand Sud qui accueillent déjà 116.000 déplacés ayant fui les mois passés. Ces «provinces n'ont pas suffisamment d'infrastructures et les communautés hôtes n'ont pas de ressources suffisantes qui peuvent leur permettre de faire face à ces flux de déplacements massifs venant de la capitale», a insisté l'OIM. Une grande partie des plus de 33.000 personnes ayant fui la capitale étaient déjà des déplacés internes, parfois plusieurs fois.

80% de la capitale contrôlée par les gangs

Haïti, qui vivait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violences depuis le début du mois, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des lieux stratégiques de Port-au-Prince, disant vouloir renverser le premier ministre Ariel Henry. Très contesté, ce dernier n'a pas pu regagner son pays après un déplacement au Kenya au début du mois. Il a accepté de démissionner le 11 mars et depuis des négociations en vue de former des autorités de transition à la tête du pays sont en cours.

Mais en attendant, les gangs armés étendent encore leur emprise sur la capitale dont ils contrôlaient déjà quelque 80%. «Au cours des derniers jours, les gangs ont avancé dans de nouvelles zones de la capitale», avait déclaré jeudi Ulrika Richardson, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le pays, décrivant une situation «extrêmement alarmante».

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