Les échos magnétiques de Mount Kimbie

Mount Kimbie est de retour. Ce tandem passionnant prépare la sortie le 5 avril prochain de The Sunset Violent, un quatrième album studio qui viendra briser le silence relatif dans lequel s’étaient glissés Dominic Maker et Kai Campos depuis la sortie de leur brillant Love What Survives il y a sept ans de cela. Un disque qui s’était révélé grisant, pétri de bonnes idées et de collaborations nouées avec les artistes les plus talentueux de leur génération, et qui auréolait le duo londonien d'une faculté de plus en plus rare de nos jours à faire avancer la musique dans le bon sens.

Car souvenez-vous, il y a plus de dix ans de cela et après avoir été révélés  dans la roue de The XX, les Mount Kimbie offraient déjà, avec leur deuxième long-format, un avenir captivant à ce courant neo-dubstep apparu au début de la dernière décennie, et dont les figures de proue s'appelaient alors James Blake, SBTRKT ou encore Jungle. Cold Spring Fault Less Youth formait ainsi un mélange de pop tendue et d’instrumentations électroniques où les voix surgissaient enfin, et où s’invitait déjà sur deux titres le très jeune King Krule. En live, les deux comparses allaient loin, très loin même, et n’hésitaient pas à inviter cuivres et batteries pour gonfler sur scène leur mix de machines, de guitares et de synthétiseurs.

Sans audace, on peut ainsi prédire aujourd’hui que le prochain disque de Mount Kimbie prendra de nouveau appui sur les épaules de ses prédécesseurs, cultivant encore une fois en forme de réponse à l’époque leur secret bien gardé d’un son expérimental qui peut plaire à tout le monde. En témoigne ainsi leur nouveau single Empty And Silent dévoilé il y a quelques jours en guise de prélude à cette sortie où le duo devient quartet avec l'aide des fidèles Andrea Balency-Béarn et Marc Pell. Saisissant l’esprit des conditions d’enregistrement du disque réalisé au fin fond d’une vallée californienne désertique, cette échappée synth-pop retrouve avec délice un King Krule dont le chant, pétri ici d’échos magnétiques, évoque parfois jusqu’aux ombres nostalgiques du Johnny and Mary de Robert Palmer. Vivement la suite.