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À Marseille, un collège terrorisé par un élève exclu de l’établissement

Les professeurs du collège ont tenté d’exercer leur droit de retrait sans succès.
Les professeurs du collège ont tenté d’exercer leur droit de retrait sans succès. FRANCK FIFE / AFP

Le jeune homme a agressé un surveillant de son ancien établissement, avant de revenir rôder devant les grilles pour «narguer» ses professeurs. Une présence policière a été demandée aux abords du collège pour protéger le personnel éducatif.

Le Figaro Marseille

C’est une affaire qui terrorise l’administration du collège Joséphine Baker, à la merci d’un ancien élève qui semble vouloir dicter sa loi. Depuis plus d’une semaine, cet établissement scolaire du 3e arrondissement de Marseille vit dans l’angoisse permanente de voir le jeune homme réapparaître devant ses grilles pour terroriser l’équipe pédagogique.

Comme rapporté au Figaro par l’association des parents d’élèves de ce collège public, le jeune homme a d’abord entraîné l’établissement dans la tourmente après avoir violemment agressé un assistant d’éducation (AED) chargé de surveiller les élèves pendant les cours. Les faits se sont produits le lundi 11 mars, à la sortie des classes. Le surveillant, qui venait de terminer sa journée, a été frappé par deux individus munis d’un couteau. Les deux suspects, qui en ont profité pour lui subtiliser son téléphone portable, ont fui la scène en scooter en laissant la victime en état de choc.

L’un des mis en cause, qui a agi à visage découvert, a été immédiatement identifié par plusieurs témoins comme étant l’ancien élève du collège inscrit en classe de 3e et rescolarisé dans un nouvel établissement marseillais après une exclusion. «Le collège avait fait tout le nécessaire pour lui trouver un point de chute», souffle un membre de l’association des parents d’élèves auprès du Figaro. Interpellé à son domicile après avoir été dénoncé par ses parents, le jeune homme a été interpellé et placé en garde à vue.

Venu narguer ses anciens professeurs

L’affaire, déjà choquante, ne s’est pas arrêtée là. Alors que le collège Joséphine Baker avait fermé ses portes dès le lendemain de l’agression le temps d’une journée banalisée, le jeune mis en cause a été relâché de sa garde à vue et en a profité pour revenir rôder aux abords du collège, dont les bâtiments sont situés à proximité de son domicile. «Il est revenu dès le mercredi après-midi et a été aperçu le jeudi matin. Il narguait les professeurs devant les grilles», relate le parent d’élève.

Pris de panique, des enseignants ont formulé une demande de droit de retrait auprès de leur administration, ne se sentant plus en sécurité pour assurer leurs cours. Informé, le directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) s’est rendu sur place pour rencontrer l’équipe pédagogique. «Il a expliqué n’avoir jamais vu ça, mais il n’a pas pu leur accorder un droit de retrait. À la place, il a autorisé les professeurs à observer une journée banalisée sans retenue de salaire», précise l'association des parents d'élèves.

Le surveillant va mieux, mais il souffre toujours de séquelles psychologiques. Cette situation est choquante, cela n'a pas de sens.

Un membre de l’association des parents d’élèves du collège Joséphine Baker

Contacté, le rectorat de l’académie d’Aix-Marseille a indiqué au Figaro que le directeur académique avait demandé une présence policière aux abords du collège pour protéger les professeurs et l’équipe pédagogique de l’établissement, aujourd’hui clairement menacée par cet élève au profil inquiétant. Une équipe mobile d'appui à la scolarisation (EMAS), composée notamment d'éducateurs spécialisés a été dépêchée sur place pour accompagner les élèves du collège. Une réunion devrait se tenir ce jeudi en présence du principal de l'établissement et du directeur académique pour faire le point sur la situation.

«Le surveillant va mieux, mais il souffre toujours de séquelles psychologiques. Cette situation est choquante, cela n'a pas de sens», souffle le parent d’élève, désemparé face à une situation qui continue de troubler la vie des élèves et de leurs professeurs. Le quartier ne semble pas épargné par les faits de violences dans le milieu scolaire qui rongent de nombreux établissements scolaires du pays. Vendredi dernier, la CPE d’un lycée public avait reçu plusieurs coups de poing à la tête de la part de jeunes individus masqués. La conseillère pédagogique tentait simplement de mettre fin à une violente rixe qui s’était déclarée devant le lycée. Là encore, les professeurs avaient tenté d’exercer le droit de retrait, sans succès.

À Marseille, un collège terrorisé par un élève exclu de l’établissement

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40 commentaires
  • civis

    le

    Dé-civilisation

  • Lagrenouille

    le

    Prison, 10 ans, fermes... pour commencer

  • Michel Dieudonné.

    le

    Si cet ancien élève a déjà "violemment agressé un assistant d'éducation (AED)", pourquoi n'a-t-il pas déjà été interpellé ?
    Faut-il attendre le meurtre pour que la justice intervienne ?

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