Le prix du billet d’avion pour la Martinique, « pas si excessif que ça », le ministre Vergriete fait bondir les Antilles

Est-il « déconnecté de la réalité » ? C’est la question que se sont posée des Martiniquais, interrogés par France-Antilles, après la déclaration du ministre des Transports Patrice Vergriete sur le prix du billet d’avion qu’il ne juge « pas si excessif que cela ». En avril, le prix d’un aller Paris – Fort-de-France coûte actuellement en moyenne 550 euros et il avoisinera avec les 700 euros à la fin du mois. En août, il pourra tutoyer les 1000 euros. Exorbitant pour un aller et retour, voire inaccessible pour une famille.

Pourtant selon le ministre, « Quand on se compare aux autres voyageurs, on n’est pas à un niveau aussi excessif que ça », a-t-il récemment jugé, la semaine dernière sur RCI. « Il y a trois compagnies sur le transatlantique. On peut considérer que la situation concurrentielle est là. On est dans une liaison commerciale avec plus d’un million de passagers. Donc on voit bien qu’on a vraiment un marché qui pèse. On est dans une situation commerciale. Le prix des billets d’avion a augmenté finalement un peu partout aussi. La Martinique, les Antilles ne sont pas les seules concernées par cette hausse. On est à peu près dans les mêmes proportions. Quand on divise le prix par le nombre de kilomètres parcourus et le nombre de voyageurs, on s’aperçoit finalement que le prix vers l’Hexagone est plutôt en dessous de la moyenne », a-t-il déroulé.

Une tarification sociale ?

Une démonstration qui a cependant fait bondir des voyageurs interrogés par France-Antilles à l’aéroport Aimé-Césaire. Carole, 49 ans, habite au Diamant. Elle accompagnait son mari qui partait pour le travail à Paris, quand elle a été sondée. « On a pris son billet il y a une semaine et on a payé l’aller-retour 1 320 €. Oui, oui, pour une seule personne. Ça vous laisse sans voix, n’est-ce pas ? Nous ça nous a écœurés », a-t-elle réagi. Nadia, 53 ans était, elle aussi, dans la longue file d’attente pour l’enregistrement. « Je pars une semaine pour raison médicale et j’en profiterai pour voir mes enfants. J’ai payé mon billet 850 €. C’est trop cher mais a-t-on le choix ? », a-t-elle aussi questionné.

Pas le choix non d’après le ministre qui a aussi rappelé sur RCI que « l’État ne peut pas se substituer par exemple à une liaison commerciale parce que sinon on vient percuter la concurrence. » Il a cependant promis de travailler sur une tarification sociale. « Après, on peut essayer de trouver de la tarification sociale et c’est là-dessus qu’on travaille aujourd’hui. Vous savez qu’aujourd’hui, par exemple, les étudiants, les apprentis ont des tarifs sociaux solidaires. C’est peut-être là-dessus qu’on peut essayer d’améliorer les choses demain. »