Alfred Hitchcock est sans conteste le maître du suspense. Le Britannique est considéré comme l’un des plus grands réalisateurs et scénaristes du cinéma moderne. Nous vous proposons une plongée dans un élément indissociable de la trame narrative du cinéma hitchcockien : la musique.
A music to be murdered by
"Une musique pour être assassiné", c’est ainsi qu’Alfred Hitchcock conçoit la musique de ses films. En effet, le crime et la musique sont intimement liés dans le cinéma hitchcockien : la musique, telle un personnage à part entière, occupe un rôle de déterminant dans les films du Britannique et accentue toujours le suspense et la tension de l’action.
Que ce soit pour déclencher le soupçon, trahir l’assassin, accentuer la situation critique de la future victime ou encore attiser la furie d’oiseaux, la musique est toujours utilisée à dessein par Hitchcock, qui pense à chaque fois son montage en fonction de l’élément sonore et musical.
Tout au long de sa carrière, Alfred Hitchcock s’est entouré des meilleurs compositeurs, mais s’il y a bien un compositeur que l’on associe au cinéma hitchcockien, c’est bien l’américain Bernard Herrmann.
Herrmann-Hitchcock, le duo de choc
Ce tandem a duré de 1955 à 1966. Ensemble, ils ont donné naissance à neuf films et ont marqué à jamais l’art de la musique de film, qui sera alors utilisée moins pour accompagner l’action que pour appuyer la psychologie des personnages et marquer le suspense.
En 1954, Alfred Hitchcock est déçu du travail du compositeur Franz Waxman pour Fenêtre sur cour :
"Il y a une chose qui m’a rendu assez malheureux dans ce film, c’est la musique. Nous avions de l’autre côté de la cour le musicien qui s’enivre ; je voulais qu’on l’entende composer une chanson, la développer, et qu’à travers tout le film on entende l’évolution de cette chanson jusqu’à la scène finale où elle serait jouée sur un disque avec toute l’orchestration. Ça n’a pas marché. J’ai été très déçu."
Il va donc faire appel au compositeur américain Bernard Herrmann et entame avec lui le film Mais qui a tué Harry ? Le début d’une collaboration qui durera plus de dix ans.
Hitchcock n’achève un film qu’à 60%. C’est moi qui dois apporter la touche finale pour lui.
Bernard Herrmann