Chaque année, c'est la même formule : le beaujolais nouveau est arrivé ! Un slogan publicitaire affiché en grand dans les supermarchés et qui fait réagir les clients qui relativisent l'événement.
"C’est la tradition et le 2013 vaut ce que vaut un beaujolais nouveau, il est âpre mais pas trop mauvais", "C’est un peu surfait je trouve, le beaujolais nouveau vous savez… il vaut mieux goûter un vin quand il est fait", certains consommateurs sont donc sceptiques et ne le cachent pas.
C'est la rançon du succès, le roi des primeurs français ne fait plus le même effet qu'avant. En 5 ans, ses ventes se sont effondrées de 40%. Une chute importante qui se ressent dans les grandes surfaces, et pour cause, le beaujolais fait face à des nouveaux concurrents à la même période.
"Il y a un engouement de moins en moins fort vers le produit. Il fut un temps on pouvait vraiment parler de folie les premiers jours mais maintenant les gens ne nous demandent plus ‘Où est-il ?’" explique Jean-Marc Béka, manager du département épicerie d’un supermarché.
Un vin simple et loin des mondanités
Un désamour que le sommelier Sébastien Hayot trouve exagéré car, pour lui, la renommée du beaujolais nouveau est à reconstruire. "C’est vrai que ça fait des années que le beaujolais est décrié, c’est un outil marketing qui est mal travaillé mais aujourd’hui il y a beaucoup de vignerons qui ont décidé de refaire du vin et qui se sont dits ‘Allez, on arrête de faire un beaujolais qui goûte la banane mais qui goute le fruit et qui goûte donc le beaujolais’."
Quant à la cuvée 2013, "je la trouve assez bonne, on est sur du fruit et sur un vin qui a des tanins et du caractère. Évidemment c’est un vin jeune, donc c’est un vin de soif, un vin de copains".
Un vin simple et loin des mondanités, aujourd’hui, le beaujolais nouveau revient avec son lot de critiques et d'acclamations, une saga qui dure depuis 1951.
Nadia Salmi avec Grégoire Ryckmans