LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Acné : un laser à la racine du mal

Après avoir nettoyé le visage et protégé les yeux, le médecin balaye la zone à traiter avec le laser. Et nul besoin d’une anesthésie au préalable...
Après avoir nettoyé le visage et protégé les yeux, le médecin balaye la zone à traiter avec le laser. Et nul besoin d’une anesthésie au préalable... © DR / DR
Linh Pham

Cette technologie en provenance de Californie est la première à s’attaquer à l’origine même de la maladie. Une avancée jugée majeure.

L’acné est une maladie qui touche environ 3,3 millions de personnes en France, parmi lesquelles de plus en plus d’adultes (25 % de femmes), dont l’estime de soi et la qualité de vie se trouvent être aussi sévèrement impactées. Tout nouveau traitement médical est donc, pour ces patients, toujours porteur d’un immense espoir. D’autant qu’en ce domaine les innovations sont rares. Le lancement d’une nouvelle technologie laser, lors du dernier congrès de l’IMCAS (International Master Course on Aging Science), en février à Paris, a donc suscité un vif intérêt chez les médecins.

Publicité
La suite après cette publicité

L’utilisation de l’énergie photonique dans le traitement de l’acné n’est cependant pas récente. Cela fait déjà une dizaine d’années qu’elle vient compléter l’action des traitements médicamenteux, à base d’anti-biotiques ou de rétinoïdes par voie orale et topique. Les appareils (Nd-Yag, laser à colorant pulsé, laser fractionné, etc.) agissent sur l’inflammation ou les cicatrices.

Est-ce la fin des médicaments ?

Cependant, jusqu’ici, aucune technologie n’avait une action sur la glande sébacée, qui produit le sébum en excès à l’origine de la maladie. « Le laser américain AviClear le peut. Il repose sur une longueur d’ondes de 1726 nanomètres, qui est absorbée de façon spécifique par la glande sébacée, et l’atrophie », explique le Dr Jean-Michel Mazer, dermatologue, ex-président et membre fondateur de la Société française des lasers en dermatologie. Toutes les peaux, quels que soient leur phototype et le degré de sévérité de l’acné, peuvent bénéficier du traitement, qui repose sur un protocole de trois séances espacées d’un mois.

Après avoir nettoyé le visage et protégé les yeux, le médecin balaye la zone à traiter avec le laser. Nul besoin d’une anesthésie au préalable. Le dispositif est équipé d’un système de refroidissement sophistiqué qui rend les tirs peu douloureux. La séance dure une trentaine de minutes, à l’issue desquelles le visage présente de légers œdèmes et rougeurs, qui s’estompent en 36 heures. Il est recommandé d’éviter l’exposition au soleil pendant toute la durée du traitement et le mois qui suit.

Une étude contrôlée par la très rigoureuse Food and Drug Administration met en avant une réduction du nombre de lésions d’au moins 50 % à six mois chez 87 % des patients. « Mais, un à deux ans après, l’amélioration se poursuit encore et atteint près de 90 % de réduction du nombre de lésions. C’est le premier laser capable d’offrir des résultats aussi durables ! » s’enthousiasme le Dr Mazer.

La suite après cette publicité

Le prix élevé risque d’en décourager certains...

Alors, est-ce la fin des médicaments ? « Non, ces derniers gardent toute leur place en première intention. Toutefois, aucun d’eux, en dehors de l’isotrétinoïne par voie orale, dont on connaît les effets secondaires – risque tératogène, sécheresse globale, douleurs musculaires et problèmes dépressifs –, ne procure de résultats aussi stables dans le temps », poursuit le spécialiste.  « Ce laser offre aussi une alternative intéressante à la jeune patientèle, qui est de moins en moins encline à prendre des médicaments », précise le Dr Arnaud Lambert, médecin esthétique.

Le prix élevé des séances risque cependant d’en décourager certains, car il faut débourser 2 500 euros pour les trois séances non prises en charge par la Sécurité sociale. « C’est un prix important, ajoute-t-il, mais qui reste cependant moins élevé que celui d’une épilation laser jambes, aisselles, maillot. » Mais, comme pour celle-ci, il est probable que des séances d’entretien soient nécessaires. À quelle fréquence, on l’ignore encore. Des études en cours aux États-Unis, où plus de 1 400 spécialistes sont déjà équipés, devraient bientôt apporter un nouvel éclairage sur la durabilité des résultats.

Contenus sponsorisés

Publicité