Quand la Chine s’est éveillée,
Paul-Henri Moinet
“Les fruits on comprend, mais les fleurs ?”
Ce vers de ‘Suite orphique’, le dernier recueil de quatrains de François Cheng, dit tout. Il semblera bien incongru ou dérisoire dans le fracas actuel du monde, où le terrorisme islamiste frappe à nouveau très fort, où les tyrannies étendent leurs règnes, où la guerre monte aux extrêmes.
Et pourtant, il faut continuer à défendre les fleurs. La fleur, annonce sans lendemain du fruit, ne resplendit que de son inutile beauté. Elle n’a pas la lourdeur du fruit, cette lenteur qui le fait mûrir, passer, pourrir. À la fleur le temps ne laisse pas le temps de mourir, il l’enlève dans l’éclat de sa beauté. Elle ne fane même pas, Colette dirait qu’elle “défleurit”.
Chant de la présence
Le jeune poète a 95 ans. Toute sa vie, les peintres classiques chinois Chu Ta et Shitao, les poètes Li Bo et Du Fu l’ont accompagné ; toute sa vie, il a puisé son aventure spirituelle dans la méditation taoïste et la prière franciscaine, errant entre les lignes [...]