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En Suède, la police empêche Greta Thunberg de bloquer le parlement

L'activiste climatique suédoise Greta Thunberg s'entretient avec un journaliste alors qu'elle est assise devant le parlement suédois, le Riksdagen, lors d’une action en faveur de l'action climatique, le 12 mars 2024 à Stockholm, en Suède.
L'activiste climatique suédoise Greta Thunberg s'entretient avec un journaliste alors qu'elle est assise devant le parlement suédois, le Riksdagen, lors d’une action en faveur de l'action climatique, le 12 mars 2024 à Stockholm, en Suède. SAMUEL STEEN / AFP

Tentant de bloquer l’entrée du parlement suédois, la militante pour le climat a été délogée par les forces de l’ordre suédoises.

La police suédoise a évacué mardi par la force la militante pour le climat Greta Thunberg, qui bloquait avec d'autres militants pour le climat l'entrée du Parlement suédois, selon Reuters. Deux policiers ont soulevé la militante climatique et l'ont traînée au loin avant de la déposer au sol à une vingtaine de mètres de la porte qu'elle bloquait. Greta Thunberg et des dizaines d'autres militants écologistes ont commencé à bloquer les entrées principales du parlement suédois lundi en brandissant une banderole sur laquelle figurait leur slogan classique: «Climate Justice Now», dans le cadre d'un sit-in de protestation contre les effets du changement climatique et ce qu'ils ont qualifié d'inaction politique.

«Nous sommes un groupe de jeunes qui bloquent les entrées du Parlement suédois, le Riksdag, pour protester contre la destruction en cours de nos systèmes de survie et des personnes déjà tuées en raison de la crise climatique», a déclaré Greta Thunberg. «Il faut que cela cesse. Nous en avons assez», a-t-elle déclaré lors d'une interview accordée à Reuters, accusant les responsables politiques d'inaction face au réchauffement climatique. Elle a également jugé que la jeunesse mobilisée pour le climat depuis cinq ans avait été contrainte de «grandir trop vite» pour lutter contre les dégâts causés par les générations précédentes.

Les militants ont quitté les lieux lundi après-midi, mais sont revenus manifester mardi matin. «Nous sommes beaucoup de jeunes qui ont grandi avec le mouvement écologique et nous avons grandi beaucoup trop vite, pour prendre nos responsabilités et faire le ménage après l'ancienne génération», a-t-elle dit à un journaliste de l'AFP lundi lors de l'action à Stockholm, ajoutant qu'elle et ses camarades se sentaient comme «un disque rayé».

Inaction politique

Greta Thunberg, âgée de 21 ans, est devenue le visage des jeunes militants pour le climat. Ses manifestations hebdomadaires, qui ont débuté en 2018 devant le parlement suédois, se sont rapidement transformées en un mouvement mondial de jeunes, avec de grands rassemblements sur tous les continents. «(Les responsables politiques) n'ont pas agi. Nous continuons à aller dans la mauvaise direction, les émissions continuent à augmenter», a-t-elle déclaré. «C'est pourquoi nous pensons que nous n'avons pas d'autre choix que d'essayer des méthodes nouvelles et différentes pour nous faire entendre.» «Nous restons ici pour le moment», a-t-elle ajouté.

«Le gouvernement suédois, ainsi que tous les autres gouvernements du monde, ne traitent pas la crise climatique comme une crise», a-t-elle estimé. «Ils continuent de laisser les profits économiques à court terme primer sur la vie des gens et sur la planète». La Suédoise, qui a acquis une notoriété mondiale avec ses «grèves de l'école pour le climat» entamées à l'âge de 15 ans en Suède, prend régulièrement part à de telles actions où elle dénonce le manque de politiques publiques face au réchauffement climatique. L'année dernière, elle a été arrêtée par la police ou retirée de manifestations dans plusieurs des pays dont la Suède, la Norvège et l'Allemagne.

Le mois dernier, un tribunal britannique l'a acquittée de l'accusation d'atteinte à l'ordre public, un juge ayant estimé que la police n'avait pas le pouvoir de l'arrêter, elle et d'autres personnes, lors d'une manifestation à Londres l'année dernière. «La crise climatique ne fera qu'empirer et il est donc de notre responsabilité à tous, tous ceux qui ont la possibilité d'agir doivent le faire. Nous encourageons tous ceux qui le peuvent à se joindre à nous et à rejoindre le mouvement pour la justice climatique», a déclaré Greta Thunberg lundi. Le même jour, l'agence européenne de l'Environnement (AEE) a prévenu que l'Europe pourrait être confrontée à des situations «catastrophiques» si elle ne prenait pas la mesure des risques climatiques qu'elle encourt tels que la chaleur extrême, la sécheresse, les incendies de forêt ou les inondations.

Prises de conscience

La première journée mondiale des jeunes pour le climat, née de l'engagement de la militante écologiste au travers du mouvement Fridays for future, a mobilisé des milliers de jeunes dans le monde le 15 mars 2019. Selon le chercheur en sciences politiques à SciencesPo Joost de Moor, interrogé par l'AFP en octobre, le mouvement et ses marches pour le climat ont eu un impact mondial. Celui-ci a «suscité une prise de conscience».

Il a aussi «contribué à accroître la légitimité de l'élaboration de politiques pro-climat, ce qui a permis aux politiciens volontaires d'agir plus facilement sur cette question», a relevé Joost De Moor, citant l'exemple de Frans Timmermans, ancien vice-président exécutif de la Commission européenne responsable du Pacte vert. Malgré cela, les politiques climatiques sont loin de répondre aux inquiétudes soulevées par les scientifiques, avance le chercheur.

En Suède, la police empêche Greta Thunberg de bloquer le parlement

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53 commentaires
  • P-tit-Loup

    le

    Pour la police Suédoise = hip hip hourra !

  • emile

    le

    Elle seche encore l'école ?

  • anonyme 108986

    le

    Qu’elle reste au froid en Suède. On a notre propre engeance en France et pas des moindres!

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