Malika Sorel, Jordan Bardella, Edwige Diaz, Laurent Jacobelli… Leur point commun ? Ils sont enfants d’immigrés ou d’étrangers. Veulent-ils fermer la porte derrière eux ?
Il fut un temps, en 1996 précisément, où Jean-Marie Le Pen déclarait : « Je crois à l’inégalité des races ». Après les anciens de l’Algérie française, soutiens de Jacques Doriot, partisans de l’Ordre nouveau, place aujourd'hui… aux élus issus de l’immigration, qu’elle soit intra ou extra-européenne. Objectif : reléguer aux oubliettes les tendances nationaliste-révolutionnaires. Issu d’une famille arrivée d’Italie et installée en Seine-Saint-Denis, le président du RN Jordan Bardella, maîtrisant la langue de Dante, aime à répéter à qui veut l’entendre qu’il est un « enfant de l’immigration » reconnu par « la République ».
Un aggiornamento culturel affiché qui veut s'incarner dans la liste que le RN a décidé de présenter aux élections européennes 2024. Dernière prise : l’essayiste d’origine algérienne Malika Sorel-Sutter. Se présentant comme « gaulliste », elle figure en deuxième position. Celle qui a vécu près de quinze ans en Algérie s’en félicite. « Je trouve magnifique que deux enfants issus de l'immigration s'engagent main dans la main pour rendre à la France l'amour qu'elle leur a donné » déclare-t-elle dans son récent entretien au Figaro. Le symbole voudrait désarçonner les adversaires qui voient dans le RN un FN maintenu.