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Le bal des banques centrales la semaine passée, par leur ton modérément accommodant, aura permis au marché de coller à ses sommets, le CAC poursuivant sa phase de consolidation latérale sous les 8 220 points, sur fond de résistance très impressionnante aux tentations de prises de profits.

La Banque nationale de Suisse a ouvert le bal des baisses de taux de la part des grandes banques centrales occidentales. Si certains économistes avaient tablé sur un tel mouvement, le consensus retenait plutôt le mois de juin pour une première coupe. L'institution monétaire helvète a décidé de réduire de 25 points de base son principal taux pour le ramener à 1,5%. "La Banque se montrant plus accommodante et l'inflation risquant d'être inférieure à ses prévisions, nous continuons de prévoir deux nouvelles baisses de taux cette année", écrit Capital Economics.

De son côté, la Banque d'Angleterre a maintenu son taux d'intérêt mais a indiqué qu'elle était prête à un assouplissement monétaire. "Nous pensons actuellement que la Banque réduira ses taux d'intérêt à partir du mois d'août, bien que les marchés estiment qu'il y a plus de chances qu'elle le fasse en juin à la suite de la réunion d'aujourd'hui", avancent les économistes de Nomura.

"Les dernières publications d'inflation montrent que l'inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) a poursuivi son repli à 4.5% en février (contre 5.1% en janvier) et que l'inflation globale est revenue à 3.4% en février après avoir culminé à plus de 11% en octobre 2022. Pas de quoi déclencher encore de baisse de taux de la part de la Banque d'Angleterre (le taux principal est toujours à 5.25% c'est-à-dire sur les niveaux de 2008), l'inflation sous-jacente étant encore à bonne distance de l'objectif de 2%, mais l'institution monétaire a déclaré hier que « les choses avancent dans la bonne direction", a commenté Alexandre Baradez (IG France).

Plus tôt dans la semaine, la Fed rassurait pleinement la communauté financière en confirmant que le scénario de trois baisses des taux fédéraux tenait la corde, et que l'inflation continuait, en tendance, de diminuer, malgré quelques "remous". Un statu quo sur les taux pour cette échéance a été confirmé, comme très largement attendu.

Whitney Watson, Co-Head & Co-CIO, Fixed Income & Liquidity Solutions, Goldman Sachs Asset Management pense que "les progrès de l'inflation au cours de l'année écoulée et les signaux de désinflation, avec le rééquilibrage de plusieurs marchés (notamment le marché du travail, des biens ou encore de la location), conduiront la Fed à entamer son cycle de baisse des taux cet été."

"Dans l'ensemble, malgré les récents accrocs sur la route de l'inflation, les principales banques centrales restent sur la voie d'une baisse des taux dans les mois à venir."

Au chapitre statistique vendredi, peu de choses à se mettre sous la dent hormis l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne. L'indice est ressorti en hausse à 87,8, au-delà des attentes. L'outil d'horloge du cycle économique positionne toujours l'Allemagne dans la case 'Crise', avec une trajectoire en direction de la case 'Reprise économique'.

Côté valeurs, Kering (-3,57%) a mal fini une semaine marquée par un avertissement (warning) sur ses ventes du premier trimestre. Le titre chutait de 11,91% au lendemain de cette publication. L'ensemble du secteur du luxe, secteur clef à Paris en Bourse, était chahuté, à l'image vendredi des contreperformances d'Hermès (-1,02%), l'Oréal (-0,53%) et LVMH (-2,28%). Dans une note qui préface les revenus du premier trimestre, Royal Bank of Canada estime que la croissance devrait être atone chez LVMH au premier trimestre, la banque tablant sur une croissance en données comparables de 1,9%.

"Bien que cela ait été signalé depuis plusieurs mois, la réalité d'un trimestre de croissance du chiffre d'affaires stagnante (et d'une décélération séquentielle), avec un risque de hausse limité basé sur le contexte de la demande, ne laisse que peu de possibilités de jouer à court terme", explique la banque canadienne. Royal Bank of Canada a aussi abaissé sa cible sur Kering à 440 euros contre 480 euros auparavant.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, à l'image du Dow Jones (-0,77%) et du Nasdaq Composite (+0,16%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a terminé la séance sur une note équilibrée à 5 234 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0820$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 80,80$.

A l'agenda ce lundi, à suivre en priorité les ventes de logements neufs aux Etats-Unis à 15h00

Continuons de préciser que depuis lundi, Wall Street ouvre à 14h30 (Heure de Paris), et non 15h30, tout simplement car la Côte Est des Etats-Unis est déjà passée en heure d'été, et nous pas encore. Les gros rendez-vous statistiques, souvent programmés à 14h30, le sont par conséquent dans l'intervalle à 13h30.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Grâce aux volumes sur franchissement, à l'extension haussière depuis mardi et à la fédération sectorielle, nous pouvons basculer les 8 000 points psychologiques en support, contre lequel à terme, un pullback (rejet graphique de confirmation) n'est pas exclu. L'heure est dans l'immédiat à la respiration des cours. L'indice CAC a tracé, au contact de la bande de Bollinger supérieure, deux bougies où les points bas, le niveau d'ouverture et celui de clôture se confondent. Et ce avant d'entamer une lente décrue.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8220.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 8000.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes