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Jean-Charles Naouri, l’ancien patron de Casino, fait encore peur même vaincu

Mercredi 27 mars, à l’issue d’une vaste restructuration financière, Jean-Charles Naouri ne sera plus ni l’actionnaire majoritaire du distributeur, ni son PDG.

Par  et

Publié le 26 mars 2024 à 04h30, modifié le 26 mars 2024 à 20h47

Temps de Lecture 6 min.

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Jean-Charles Naouri, PDG du Groupe Casino, lors des résultats annuels de l’entreprise pour 2011, à Paris, le 28 février 2012.

C’est une figure historique du capitalisme français qui se retire par la petite porte. Mercredi 27 mars, Jean-Charles Naouri, 75 ans, ne sera plus ni le propriétaire du Groupe Casino, ni son PDG. D’aucuns refusent encore d’y croire, persuadés qu’un ultime rebondissement reste possible, que l’illusionniste va extraire un lapin de son chariot, comme tant de fois par le passé… Les autres retiennent leur souffle, mais pas leurs reproches.

Lire le récit | Article réservé à nos abonnés Casino : le récit d’une faillite collective

« La fin était inéluctable pour un édifice qui était devenu, au fil des ans, de la dentelle de Calais. Même si c’est l’accumulation des crises – “gilets jaunes”, pandémie, hausse des taux d’intérêt, inflation – qui a provoqué la chute. L’écran de fumée qui masquait les difficultés était bien épais, mais, de l’intérieur, cela se voyait mieux », souligne un ex-membre de l’état-major de Casino qui a requis l’anonymat, comme la douzaine d’anciens dirigeants interrogés par Le Monde : car, même vaincu, M. Naouri fait encore peur…

Mercredi, au terme d’une vaste restructuration financière, le consortium mené par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, associé à Marc Ladreit de Lacharrière, le fondateur de Fimalac, et au fonds de dette britannique Attestor, récupérera 52 % du capital de Casino, en échange d’un apport de 925 millions d’euros. Par un effet de dilution massive, Rallye – la maison mère de Casino contrôlée par M. Naouri – verra sa part ramenée à 0,1 %. « Le Mozart de la finance est devenu le moineau de la finance », ironise avec amertume, dans une vidéo publiée sur X, un représentant de la CGT de Monoprix. « Et aujourd’hui, c’est nous ses salariés qui devons payer ses dettes », alors qu’un plan social est attendu.

Holdings en cascade

Le groupe, désormais quasi réduit à ses enseignes françaises comme Monoprix, Franprix, Petit Casino, Vival ou encore Cdiscount, employait quelque 44 000 salariés à la fin de 2023, avant la cession de ses hypermarchés et supermarchés en France, qui a encore rétréci l’effectif hexagonal à 28 200 personnes. A la fin de l’année 2015, au faîte de sa puissance, l’empire bâti par le « Napoléon des gondoles » s’étendait du Vietnam au Brésil, recensant plus de 325 000 collaborateurs.

Parti de peu, l’inspecteur des finances, ancien directeur du cabinet de Pierre Bérégovoy au ministère de l’économie et des finances (1984-1986), avait pu compter sur son cerveau et son réseau pour croître à coups d’acquisitions.

Afin de financer ces opérations sans perdre le contrôle majoritaire de son groupe, il s’était inspiré du modèle des holdings en cascade – baptisé « poulies bretonnes » par Vincent Bolloré – permettant d’empiler investisseurs minoritaires et dettes. Cet endettement a fini par causer la perte de M. Naouri, mais non sans un douloureux combat.

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