"Une offre très large et variée" : l'Opéra de Paris dévoile sa saison 2024-2025

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"Une offre très large et variée" : l'Opéra de Paris dévoile sa saison 2024-2025

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Dix-neuf productions lyriques, dix programmes de ballets pour la saison 2024-2025 de l'Opéra de Paris
Dix-neuf productions lyriques, dix programmes de ballets pour la saison 2024-2025 de l'Opéra de Paris
- Affiche de la nouvelle saison de l'Opéra national de Paris

Offenbach, "Pelléas et Mélisande", coup d'envoi de la très attendue Tétralogie de Wagner... La nouvelle saison s'annonce riche. Dans un climat économique favorable : l'Opéra de Paris est bénéficiaire pour la première fois depuis 2017.

Dix-neuf productions lyriques, dix programmes de ballets, 372 levers de rideau au total. "Aimons, dansons, chantons sans cesse", c'est le mot d'ordre de la saison 2024-2025 de l'Opéra national de Paris, dévoilée à la presse ce mercredi matin. "Une offre très large, variée", se félicite le directeur Alexander Neef,  renouvelé à son poste jusqu'en 2032, au micro de France Musique : "J'aime toujours, dans chaque saison, raconter l'histoire du genre opératique, riche de 400 ans de répertoire. Il est essentiel de proposer à notre public des productions qui racontent cette richesse différemment, à chaque fois qu'il vient à l'Opéra de Paris."

Entrée sur le "Ring"

Au menu, six nouvelles productions lyriques. L'opéra-bouffe Les Brigands d'Offenbach, donné pour la première fois depuis trente ans, est confié au metteur en scène Barrie Kosky. Castor et Pollux, de Rameau, sera piloté par le duo Peter Sellars / Teodor Currentzis. Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre national de la Colline, se chargera quant à lui de la mise en scène de Pelléas et Mélisande, de Debussy, avec Sabine Devieilhe dans le rôle titre. Il Trittico de Puccini, confié à Christof Loy, verra briller la soprano Asmik Grigorian dans les trois rôles féminins principaux. À noter, également, l'entrée au répertoire d'Il Viaggio, Dante de Pascal Dusapin, dans la mise en scène de Claus Guth, co-production créée au Festival d'Aix-en-Provence en 2022.

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Mais, surtout, la saison 2024-2025 verra couler L'Or du Rhin, prologue de la Tétralogie wagnérienne mis en scène par Calixto Bieito, dont le lancement avait été repoussé à cause de la pandémie de Covid-19. "Le Ring va nous accompagner pendant plusieurs années. Et même pour des très grandes maisons comme la nôtre, embarquer sur une Tétralogie est un moment rassembleur", tient à souligner Alexander Neef : "C'est toujours une expérience exceptionnelle." Une expérience qui s'étalera sur trois saisons et culminera en 2026 avec le Crépuscule des Dieux, à l'occasion du 150ème anniversaire de la Tétralogie.

Danseurs sur pointes

Au programme chorégraphique de la saison 2024-2025, trois entrées au répertoire (IMPASSE de Johan Inger — sur les musiques d'Ibrahim Maalouf et Amos Ben-Tal —, Continuo d'Anthony Tudor et Sylvia de Manuel Legris), et trois créations. L'Américain William Forsythe présentera un nouveau ballet, Rearray. La chorégraphe israélienne Sharon Eyal adaptera quant à elle l'une de ses pièces avec la technique des pointes, pour les danseurs de la compagnie de l'Opéra de Paris. De son côté, le chorégraphe Hofesh Shechter imaginera une soirée complète, "dans une ambiance sombre de cabaret noir", pour clôturer la saison.

"C'est une saison avec un début d'équilibre entre pièces traditionnelles, nouvelles créations, répertoire classique et répertoire contemporain", juge le directeur de la danse José Martinez, interrogé par France Musique, qui esquisse déjà de prochaines nominations d'étoiles. Qu'en est-il, d'ailleurs, du climat social avec le corps de ballet, dont  les revendications ont failli mener à une grève en fin d'année dernière ? "Nous sommes en train de reprendre les discussions. Il y a eu pas mal d'avancées, avec une nouvelle organisation de travail qui permet aux danseurs d'avoir plus de temps, pour s'occuper de leur santé notamment. Nous allons voir comment nous pouvons évoluer vers une situation qui leur soit favorable mais qui n'empêche pas d'avoir une activité artistique, car les danseurs sont là pour donner des spectacles."

Au Cœur du ballet
27 min

Des finances encourageantes, mais vigilance

La saison s'inscrit dans un contexte économique encourageant pour l'Opéra de Paris, après des années moribondes. L'institution est ainsi redevenue bénéficiaire en 2023, pour la première fois depuis 2017. "2023 a été une une année très favorable, avec un bénéfice net de 2,3 millions d'euros, alors que le budget initial avait été voté avec un déficit de 10 millions d'euros", se réjouit Alexander Neef : "Cela veut dire que la maison a fait son travail et que les équipes ont maîtrisé les coûts. Grâce aux recettes, qui se sont développées de manière favorable, grâce au mécénat, en augmentation, grâce aux visites du Palais Garnier. Et l'État qui, pour la première fois depuis 15 ans, a légèrement augmenté notre subvention de fonctionnement."

Une trajectoire positive que l'Opéra va essayer de soutenir dans les prochaines années, même si la tendance est aux économies : "Nous sommes bien évidemment au courant que l'État rentre dans une phase de resserrement budgétaire. Il est probable que l'Opéra, en tant que grand opérateur culturel en bonne santé, sera mis à contribution. Mais nous ne savons pas encore, aujourd'hui, quel sera l'arbitrage de Bercy à ce sujet."

Quid, enfin, de la nomination d'un nouveau directeur musical, poste toujours vacant après  le départ prématuré de Gustavo Dudamel ? "La réflexion était restée un peu théorique avant la confirmation de mon second mandat. Maintenant que je sais que je peux rester à l'Opéra, nous allons engager un débat et des échanges beaucoup plus fournis avec les musiciens de l'orchestre, pour aboutir à une nomination dans les meilleurs délais. L'Opéra a besoin d'une direction musicale, il est important de le rappeler."

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