Isabelle a vécu un burn-out : "il ne faut pas avoir peur de changer de vie"

Dans un livre, Isabelle Boscher témoigne du burn-out dont elle a été victime. L'ancienne commerciale s'en est sortie grâce à l'écriture et souhaite apporter son aide aux autres.

Isabelle Boscher à côté de Samuel Sandaune , ecrivain et éditeur qui l'a aidé et boosté pour l'écriture de ce livre
Isabelle Boscher a pu compter sur l'aide de l'écrivain et éditeur Samuel Sadaune. Au fond du sac a été publié en novembre 2023. ©SM
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Isabelle Boscher, qui réside aujourd’hui à Ploufragan (Côtes-d’Armor), exerçait la profession de commerciale en banque et assurance en région parisienne. Jusqu’au jour où elle ne s’est plus sentie capable de faire ce qu’on lui demandait. En arrêt de travail depuis 2021, elle a été licenciée en mai 2023 après avoir été reconnue en maladie professionnelle.

Une ambiance délétère

« Dans le service, il y avait énormément de retard au niveau des dossiers. Il aurait fallu six mois pour être à jour », commence la femme de 61 ans.

Un rythme soutenu et des contacts multiples avec les clients, les collègues et les autres assureurs. « Les appels téléphoniques étaient nombreux, cadencés par le compteur bien en vue, donnant le nombre d’appels à prendre. » 

Aucun esprit d’équipe. Chacun pour soi et pas un sourire.

Isabelle, ancienne victime de burn-out

Dans l’entreprise, le climat était tendu. « Quand nous nous parlions, c’était de manière désagréable et critique. Il y avait toujours du jugement. » 

Une surcharge de travail importante combinée à une très mauvaise ambiance ont finalement raison du moral d’Isabelle.

Des symptômes insidieux

Les premiers symptômes du burn-out apparaissent. « On ne trouve plus d’intérêt à se lever le matin. On ne comprend pas ce qui nous arrive. Les symptômes apparaissent lentement et insidieusement. Cela va des troubles digestifs aux troubles de mémoire, en passant par des migraines. Je ressentais de la culpabilité et de la honte de ne plus pouvoir y arriver. »

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Isabelle avait la sensation de sombrer, de devenir un fardeau pour les autres. « On se sent paniqué par ce qui nous arrive. Avant d’être victime d’un burn-out, je voyais cela plutôt comme une dépression. Au travail, si j’apercevais quelqu’un d’épuisé ou en arrêt de travail, je me disais qu’il n’avait qu’à se secouer un peu. »

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La Costarmoricaine s’entoure alors de spécialistes. « La psychologue et l’assistante sociale sont nécessaires pour comprendre et admettre ce qui nous arrive. » 

« La meilleure des thérapies »

Du côté de la direction de l’entreprise, aucune réaction. « Elle se protège en se disant à l’écoute ou en organisant des réunions sur le bien-être au travail. Si l’employé ne va pas bien, on lui dit de rester chez lui, qu’il n’est plus capable de suivre. Elle n’a pas le temps de comprendre. C’est le rendement qui compte. La volonté de l’entreprise, lorsqu’elle effectue une action, n’est pas d’améliorer les conditions de travail des employés. Elle le fait pour sa réputation. » 

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Pour guérir, l’ancienne commerciale se met à écrire. « Je n’avais jamais écrit. Ecrire mon témoignage a été la meilleure de thérapies. »

Ce livre est un exutoire. 

Grâce à l’écriture, Isabelle a trouvé la force de se lever le matin. « Je n’avais plus de projets au quotidien. Samuel Sadaune, mon ami écrivain, m’a boosté pour me lever, me doucher, m’habiller et m’assoir pour écrire comme si je travaillais. »

S’interroger

Un moyen pour elle d’aider les autres personnes dans la même situation. La route est longue et difficile mais il est possible de « revivre pleinement », selon elle.

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« Les retombées me vont droit au cœur. Par exemple, une lectrice m’a remercié pour mes conseils, garantissant qu’ils allaient la transformer. J’en ai pleuré ! » 

Par l’écriture donc mais aussi par l’implication dans la vie associative. « Il faut se poser les bonnes questions. Pourquoi on en est là ? Qu’est-ce que j’aimerais faire ou ne pas faire ? Il ne faut pas avoir peur de changer de vie », conclut Isabelle qui souhaite désormais aider les personnes dans la même situation, à travers notamment des conférences et des débats.

Isabelle Boscher sera en dédicace vendredi 5 avril de 10 h à 19 h centre culturel de Leclerc à Ploufragan. 

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