Électrique ou essence ? En cette année d’élection présidentielle, les voitures américaines carburent avant tout à la politique. L’ambition de Joe Biden n’a pas changé, réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre dans le pays avant 2030, et même les éliminer dès 2050. Mais plutôt que d’obliger les constructeurs à assurer la moitié de leurs ventes avec les voitures électriques dans les huit ans qui viennent, le président préfère maintenant ménager un compromis. Son gouvernement, rappelle The Atlantic, vient de proposer de nouvelles normes d’émissions pour les voitures, qui seront effectives en 2027. Aussi drastiques soient-elles, elles laissent aux grands de l’automobile l’option de réduire leur pollution moyenne grâce à la vente de voitures hybrides et plus seulement de véhicules totalement électriques. Bref, c’est une bouffée d’oxygène pour l’industrie, et une sage tactique de la Maison-Blanche.

Malgré une fulgurante progression en 2023, les voitures électriques ne représentent encore que 9 % du parc automobile aujourd’hui dans le pays. Quand bien même leurs ventes augmenteraient spectaculairement avant 2030, le réseau électrique américain et les infrastructures, notamment les stations de chargement, ne pourraient être prêts dans les délais pour alimenter ces millions de batteries supplémentaires. Autre problème, essentiel, les conséquences sociales du programme vert de Biden. Les chaînes de voitures électriques requièrent moins de main-d’œuvre, et Donald Trump en a fait son cheval de bataille, rappelant dans tous ses meetings que le déclin du moteur thermique provoquera un “bain de sang” dans l’emploi. Les voitures hybrides, qui comportent aussi un moteur classique, permettraient d’adoucir la transition. À court terme, l’annonce pourrait amadouer les syndicats et contrer le discours catastrophiste et anti-écolo du candidat républicain.

Vital mais exorbitant

CNN nous révèle le nom du médicament le plus cher du monde : le Lenmeldy, seul capable pour l’instant de vaincre la leucodystrophie métachromatique (LDM), une maladie génétique rare et mortelle qui attaque le système nerveux des jeunes enfants. Le médicament n’est efficace que pour ceux qui bénéficient d’un diagnostic précoce. Son prix ? 4,25 millions de dollars par traitement. On peut bien suffoquer de rage devant ce tarif outrancier, mais le problème est insoluble. Son “marché” microscopique – la LDM concerne une quarantaine de naissances chaque année aux États-Unis – rend impossible une diminution du coût à l’unité, qui pèse lourdement sur les assurances médicales privées, et surtout sur les couvertures sociales des États, chargées de 4 enfants sur 10 aux États-Unis.

Les experts en santé publique assurent que ces innovations vitales aux prix exorbitants, fruits des recherches sur le génome humain, vont se multiplier. Reste à savoir comment les malades pourront y avoir accès.

Le cerveau de Nolan

Sur la vidéo diffusée sur X, Nolan Arbaugh est aux anges. Tétraplégique depuis un accident de plongée survenu il y a huit ans, ce patient jovial et héroïque de 29 ans s’essaie en direct à la télépathie, bougeant des pions d’échecs sur un écran d’ordinateur par la seule force de la pensée. Le premier cobaye humain de Neuralink, la start-up d’interface cerveau-machine fondée par Elon Musk, s’est vu, durant une courte opération en janvier, implanter des électrodes de nouvelle génération dans le cerveau. “Il y a encore des petits problèmes techniques, reconnaît-il, mais ma vie a déjà changé.” Apparemment, le système lui permet surtout de s’adonner aux jeux vidéo et à d’autres activités sur ordinateur plus confortablement qu’à l’aide du joystick qu’il actionne d’ordinaire avec sa bouche.

Bloomberg confirme par ailleurs que des dispositifs similaires conçus par d’autres laboratoires exigent, pour leur part, l’usage d’un casque spécial et de tout un harnachement de câbles et de chargeurs, alors que le système de Neuralink se distingue par l’autonomie qu’il procure à ses utilisateurs. Les ingénieurs qui accompagnent Nolan observent surtout la fiabilité et la sensibilité des électrodes. Prochaine étape : Elon Musk, profitant une fois de plus de l’effet d’annonce, promet de rendre la vue à un aveugle. L’expérience, apprend-on, aurait déjà réussi avec le même implant sur un des singes cobayes de Neuralink.

Le procès Apple

L’assaut a commencé. Le gouvernement fédéral américain et 16 États traînent Apple en justice pour abus de position dominante. L’évènement rappelle le procès monstre intenté dans les années 1990 au géant Microsoft, mais Techcrunch note de nombreuses différences entre les deux affaires. L’empire de Bill Gates, à l’époque, régnait sur plus de 90 % des systèmes d’exploitation des ordinateurs de la planète. Apple détient 64 % du marché des smartphones, mais aux États-Unis seulement. Dans le reste du monde, sa part se limite au quart des ventes, suivie par les 16 % du numéro deux, Samsung.

Soit. Sa position dominante sur le marché américain tient-elle à la qualité et à l’avance technologique de ses produits, ou Apple a-t-il maintenu sa toute-puissance en décourageant ses clients d’opter pour les téléphones de la concurrence en gardant le monopole sur certaines fonctionnalités ? Les contentieux sont multiples, et parfois indémêlables. Il y a fort à parier que la petite pomme magique va, comme Microsoft en son temps, s’en sortir sans grands dommages, au prix de quelques petites concessions…