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Fin de vie : «Je pense que le rôle de la médecine n’est pas d’abréger la vie», considère le député et urgentiste Philippe Juvin

Le député et chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou est défavorable au projet de loi fin de vie, bientôt présenté en Conseil des ministres. [LUDOVIC MARIN / AFP]

Le député LR des Hauts-de-Seine Philippe Juvin, également chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou à Paris, a pointé du doigt le projet de loi relatif à «l’aide à mourir», défendant, dans un premier temps le renforcement des soins palliatifs.

«Je trouve qu’il y a une grande hypocrisie dans cette affaire». Alors que les parlementaires sont amenés à débattre dans les prochaines semaines sur le projet de loi relatif à «l’aide à mourir», annoncé par Emmanuel Macron lors d’un entretien accordé La Croix et Libération, le député Philippe Juvin ne cache pas son désaccord avec ce texte.

«La question de la fin de vie est une préoccupation majeure des Français et des soignants. Mais les conditions de soins ne sont pas bonnes aujourd’hui, particulièrement en ce qui concerne la fin de vie», a considéré à CNEWS l’élu LR, également chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou à Paris.

Pour lui, l’État ne se mobilise pas assez dans le renforcement des soins palliatifs, qui pourrait mener, selon lui, à une augmentation du «risque des demandes de suicide assisté, à défaut d’accès à des conditions dignes à la fin de vie». «On ne donne pas aux Français la possibilité de vivre le moins mal possible leurs derniers instants», a-t-il déploré.

«La loi en elle-même pose un problème»

Alors que le texte doit être présenté en Conseil des ministres en avril prochain, pour le début des débats à l’Assemblée nationale le 27 mai prochain, Philippe Juvin a dénoncé la volonté du gouvernement de «légaliser le suicide assisté». «Je pense qu’il faut prendre la chose à l’envers et dire que les gens ne veulent pas mourir, mais vivre leur fin de vie dans de bonnes conditions et aujourd’hui c’est impossible», a-t-il considéré.

Le député, en tant que médecin, est «régulièrement amené à pratiquer de la sédation profonde». «On ne le fait pas pour abréger la vie, on le fait pour la soulager. Je pense que le rôle de la médecine ce n’est pas d’abréger la vie», insiste Philippe Juvin. «Je ne veux pas qu’un patient dans sa chambre puisse me voir rentrer en blouse blanche en se demandant pourquoi je viens», déclare l’élu des Hauts-de-Seine.

Selon l’Elysée, le projet de loi tend à proposer un «autre chemin possible» pour les personnes «que l’on ne peut pas soulager» et non un «nouveau droit».

Le texte fixe des critères «très précis et stricts», pouvant se cumuler. En effet, pour pouvoir bénéficier de cette «aide à mourir», il faut être majeur, mais aussi avoir «un discernement plein et entier», ce qui exclut par exemple les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. L’Élysée a tenu à rappeler que les maladies psychiques ou de type neurodégénérative sont exclues de ces critères.

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