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Luis Montenegro nommé premier ministre du Portugal  après sa courte victoire

Le dirigeant, qui entrera en fonctions le 2 avril, ne dispose pas de majorité stable au Parlement et devra négocier avec une extrême droite en forte progression.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 mars 2024 à 02h49, modifié le 21 mars 2024 à 11h53

Temps de Lecture 2 min.

Luis Montenegro s’adresse aux médias, le 20 mars 2024, à Lisbonne.

Vainqueur de justesse des législatives du 10 mars à la tête de l’Alliance démocratique (centre droit, AD), Luis Montenegro a été nommé premier ministre du Portugal, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué publié dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 mars.

Cet avocat de formation et parlementaire chevronné de 51 ans succédera ainsi au socialiste Antonio Costa, au pouvoir depuis novembre 2015. M. Montenegro présentera la composition de son gouvernement mercredi 27 mars ; il devrait entrer en fonctions le 2 avril, a-t-il dit à la presse lors d’une brève déclaration à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’Etat, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.

Cette rencontre a marqué la fin des consultations que le président de la République devait tenir avec les partis politiques représentés au Parlement avant d’inviter le vainqueur des élections à former le nouveau gouvernement.

Quatre-vingts députés sur 230

Selon les résultats complets annoncés au même moment, qui ont permis d’attribuer les quatre sièges des circonscriptions de l’étranger, l’AD a remporté les élections d’une très courte avance sur le Parti socialiste (PS). La formation de M. Montenegro a recueilli 28,8 % des suffrages et obtenu 80 sièges sur un total de 230. Elle restera donc loin du seuil de 116 élus, synonyme de majorité absolue, mais son leader s’était dit prêt à former un gouvernement minoritaire.

« C’est une majorité relative. (…) C’est sur la base de cette majorité que, si le président de la République l’entend, nous présenterons notre gouvernement », avait-il expliqué mercredi en fin de journée, à l’issue d’une première audience avec le chef de l’Etat.

Surpris par la démission du premier ministre sortant, qui n’a pas brigué de nouveau mandat après avoir été cité dans une enquête pour trafic d’influence, le PS a terminé deuxième, avec 28 % des voix et 78 sièges.

Le parti d’extrême droite Chega (« ça suffit ») a clairement renforcé son statut de troisième force politique du pays, en passant de 12 à 50 députés, avec un score de 18,1 %. Le président de Chega, André Ventura, a réaffirmé lundi sa volonté de parvenir à un accord avec la droite modérée pour former une majorité stable, sans forcément entrer au gouvernement, tout en menaçant de lui faire opposition si elle refusait d’ouvrir des négociations.

M. Montenegro a pourtant répété après sa victoire électorale, comme il l’avait fait tout au long de la campagne, qu’il refuserait de diriger le pays avec le soutien de l’extrême droite.

« Condamné à la négociation »

Le nouveau patron du PS, Pedro Nuno Santos, s’est dit prêt mardi à voter un rectificatif budgétaire pour augmenter les rémunérations des enseignants, des policiers, des soignants et des greffiers. Il a toutefois prévenu qu’un vote favorable des socialistes au sujet du budget de l’Etat pour 2025 était « pratiquement impossible ».

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Au Portugal, l’exécutif n’a pas besoin d’un vote au Parlement pour entrer en fonctions. L’échéance budgétaire de l’automne apparaît donc comme la première épreuve du feu du prochain premier ministre.

« Ce sera toujours un gouvernement condamné à la négociation, car tel est le sort des gouvernements minoritaires », a commenté auprès de l’Agence France-Presse le politologue Antonio Costa Pinto. Mais cet exécutif ne sera « pas nécessairement » instable car « aucun des acteurs n’a intérêt à déclencher une crise » à court terme, a précisé cet analyste de l’Institut des sciences sociales de l’université de Lisbonne (ICS).

En cas d’impasse, le président sera appelé à jouer pleinement son rôle de médiateur, d’autant qu’il ne peut pas dissoudre de nouveau le Parlement avant un délai de six mois.

A Bruxelles pour son dernier Conseil européen, le premier ministre sortant a assuré qu’« il n’y [aurait] pas de changement de la politique européenne ou de la politique extérieure » du Portugal. « Même Chega, contrairement aux partis d’extrême droite d’autres pays en Europe, n’a jamais fait campagne contre l’Union européenne ni exploité une quelconque attitude eurosceptique », a fait valoir M. Costa.

M. Montenegro a prévu lui aussi de se déplacer à Bruxelles pour participer, jeudi matin, à une réunion du Parti populaire européen (PPE).

Le Monde avec AFP

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