Edith Piaf savait s’y prendre pour chanter l’ivresse d’une foule «en fête et en délire», «folle farandole» «qui nous traîne, nous entraîne», et le temps de quelques strophes, nous fait basculer de la joie à l’effroi. «La Môme» n’est plus, mais une vedette d’un autre genre, Aya Nakamura, interprétera peut-être ces textes vitrines de la chanson française lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, à Paris, en juillet. Ce seul soir, plus de 300 000 spectateurs attendus et plus de 15 millions sur toute la durée de l’événement, dans des arènes sportives aux jauges conséquentes : les enjeux sont colossaux et posent, plus que jamais, la question d’une gestion adéquate des foules.
Instable, ambiguë, aussi fascinante qu’inquiétante, on a souvent plaqué sur la foule névroses et préjugés, moins nourris de postulats scientifiques que d’orientations idéologiques. Le match opposant