Grâce aux « Tribute bands », Queen règne toujours
Les « tribute bands » du groupe de Freddie Mercury se multiplient. Et remplissent les salles. Retour sur un phénomène.
Vendredi 1er mars. Les 3 000 places du SEC de Glasgow ont toutes trouvé preneur. Lancée en janvier, la nouvelle tournée de Queen Extravaganza, un groupe de six potes fans de Queen qui rendent hommage à leurs aînés, est de loin leur plus importante et le résultat impressionne.
« On joue dans des salles de plus en plus grandes, reconnaît François-Olivier Doyon, le bassiste francophone du groupe monté en 2012 à la suite d’auditions en ligne. C’est un répertoire majeur, les gens savent qu’ils ne reverront jamais Freddie Mercury sur scène, mais ils ont encore envie d’entendre ses chansons. »
Pour ne pas subir la comparaison avec Mercury, le groupe fait appel à deux chanteurs afin de reprendre les chansons qui demandent de vraies prouesses vocales. Le tout avec la bénédiction de Roger Taylor, le batteur historique de Queen.
« Nous sommes le seul “tribute band” validé par Queen, reprend Doyon. Et c’est ce qui compte pour le public. »
Car leur musique, surtout en Angleterre, est l’une des plus jouées à la radio, dans les fêtes, les mariages et en concert. « Queen a flirté avec tous les genres importants de la musique contemporaine, poursuit Doyon, le metal, le glam rock, le rock progressif, les chansons d’amour plus classiques, les ballades intemporelles. C’est le seul groupe qui rassemble autant de publics différents. »
Gary Mullen, lui, ne joue pas la carte musique. Il se prend carrément pour Freddie Mercury et, pour ses spectacles « One Night of Queen », se dit le seul capable d’imiter la voix du chanteur, allant même jusqu’à cultiver une ressemblance physique étonnante.
En 2024 et en 2025, Mullen est à l’affiche de 40 grandes salles françaises, attirant près de 3 000 personnes chaque soir. En Angleterre, Queen Extravaganza affiche une insolente moyenne de 4 000 tickets vendus par date. Et, sur leur prochaine tournée française, certains Zénith ont déjà écoulé plus de 5 000 billets. « C’est la preuve, estime François-Olivier Doyon que, quand la musique est bonne, les gens ont encore envie de l’entendre. »
« 500 voix pour Queen »
En France, David Hardit surfe aussi sur la vague Queen, avec un spectacle intitulé « 500 voix pour Queen ». Son pari : faire chanter chaque soir à un chœur de 500 personnes des titres du groupe. Et, là aussi, le taux de remplissage des Zénith est affolant.
Nombre moyen de tickets vendus : 4 500 par ville. « Nous avons un accord avec Queen sur ce qu’il est possible de faire ou pas, raconte le producteur heureux. Mais ensuite nous avons nous-mêmes constitué des chorales dans chaque ville où le spectacle a lieu. »
« 500 voix pour Queen » comporte néanmoins quatre chanteurs solistes pour interpréter les parties les plus folles. Car, au fond, tout le monde le sait : il n’y a qu’un Freddie Mercury, et il est irremplaçable.
Depuis 2007, Brian May et Roger Taylor ont fait appel à Adam Lambert pour prendre le micro lors de leurs concerts. Leur génie a été de lui donner toute liberté pour s’exprimer. Conséquence, près de quarante ans après la dernière tournée des stades du groupe d’origine, Queen + Adam Lambert devrait retrouver les plus vastes arènes européennes en 2025 – dont une date à la Paris La Défense Arena. « Ce qui est rassurant, conclut François-Olivier Doyon, c’est que toute cette vague autour de Queen montre que leur musique est éternelle. »
« 500 voix pour Queen », actuellement en tournée,
le 29 mars à Paris (Dôme de Paris).
« Queen Extravaganza », le 26 mars au Zénith de la Villette (Paris).