Frappée de plein fouet par un attentat islamiste, Moscou s’en prend de nouveau à l’Ukraine
Avec ses 137 morts, l’assaut du Crocus City Hall est le plus sanglant qu’ait connu la capitale russe. Alors que les habitants tentent de se remettre du choc et de l’effroi, le Kremlin choisit d’ignorer les revendications de l’Etat islamique pour pointer du doigt l’Ukraine
Drapeaux en berne, musique classique à la radio-télévision d’Etat, événements sportifs et culturels annulés: ce 24 mars, la Russie pleure ses morts. Selon le dernier bilan officiel, l’attaque terroriste qui a frappé vendredi soir le multiplexe Crocus City Hall dans la banlieue moscovite a fait 137 morts et 152 blessés, certains dans un état grave. Cet attentat est désormais considéré comme le plus sanglant qu’ait connu la capitale russe, dépassant même en nombre de victimes celui du théâtre de la Doubrovka, commis en 2002 par des terroristes tchétchènes. C’est d’ailleurs à Moscou que cette journée de deuil, décrétée la veille par le président Vladimir Poutine, a été la plus visible. Tous les panneaux publicitaires de la ville affichent désormais une flamme sur fond noir et les centres de dons du sang sont submergés. Le lieu du drame, dont il ne reste qu’une carcasse calcinée, est devenu un site de pèlerinage et de recueillement. On y allume des cierges et on y prie, entouré de piles de fleurs et de peluches.