EXCLU - Trafic de médicaments : 1,9 millions d'euros de préjudice pour la CPAM des Bouches-du-Rhône en 2023
Le trafic de médicaments explose dans les Bouches-du-Rhône. Le préjudice pour la CPAM est passé de 1,37 million d'euros en 2022 à 1,97 millions d'euros en 2023. Cible privilégiée des fraudeurs : les traitements anti-cancéreux.
C'est un trafic qui ne cesse de prendre de l'ampleur depuis 2020. Le trafic des médicaments n'épargne pas, loin s'en faut, le département des Bouches-du-Rhône. Pour la seule année 2023, le préjudice s'établit à 1,97 million d'euros, soit près du double de l'année précédente (1,37 million d'euros).
Fait notable, le nombre de fraudeurs identifiés a quant à lui baissé. Il est passé de 256 à 158. Le sous-directeur du service du contrôle contentieux de la CPAM, Frédéric Menasseyre, y voit un enseignement : "Les fraudeurs ciblent des traitements très onéreux, notamment les traitement anti-cancéreux qui coûtent 4.000 à 5.000 euros la boîte et qui sont ensuite revendus à l'étranger, dans des pays dépourvus de ces médicaments."
Mais il n'y a pas que ces traitements qui alimentent les trafics. Certaines molécules sont très prisées des fraudeurs qui fournissent de fausses ordonnances pour obtenir des médicaments détournés ensuite de leur usage : Subutex, Lyrica Stilnox, pour ne citer qu'eux, sont recherchés pour leurs effets psychotropes. "Ils sont revendus dans la rue, en direction des toxicomanes" confirme Frédéric Menasseyre. L'Ozempic est quant à lui prisé pour ses propriétés amincissantes.
Des ordonnances modifiées, d'autres entièrement falsifiées
Pour alimenter ces trafics, les fraudeurs utilisent plusieurs techniques. Ils fabriquent de toutes pièces des ordonnances avec les noms des médecins et leur matricule, ils falsifient des ordonnances existantes en modifiant le nom du patient, du médicament, ou simplement la date. Certains se font réellement prescrire des médicaments, mais ils multiplient les médecins et les pharmacies pour obtenir les traitements en grande quantité.
Dans son officine du 10e arrondissement de Marseille, il ne se passe pas une semaine sans que Clémence ne soit confrontée à une fausse ordonnance : "On les voit arriver, parfois, avec un comportement louche. Ils nous tendent des ordonnances photocopiées sur lesquelles on voit clairement qu'un blanc correcteur a été utilisé."
Sanctions financières et pénales
Quand un pharmacien a un doute, il prend attache avec le médecin traitant pour vérifier la réalité du traitement administré. En cas de doute persistant ou de fraude avérée, le service contrôle contentieux de la CPAM est activé. Une quarantaine d'agents sont chargés d'effectuer les recoupements. "Nous avons récemment confondu un homme qui écumait les pharmacies du département à la recherche de trois médicaments bien précis. Il n'y avait qu'un seul médecin prescripteur, les ordonnances étaient clairement des faux. Nous avons établi à 45.000 euros de préjudice pour la CPAM" raconte Stéphane, l'un des agents.
La CPAM rappelle que les fraudeurs s'exposent à des sanctions financières, des suspensions de prise en charge et des sanctions pénales. L'an dernier, le trafic des médicaments représentait plus de 8% du préjudice lié à la fraude pour la CPAM des Bouches-du-Rhône. Une fraude globale estimée à 23 millions d'euros en 2023.
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