TÉMOIGNAGE - "Aujourd'hui je suis pauvre" confie Noël, retraité en zone rurale dans le Doubs

Il tient à garder l'anonymat, selon son souhait on l'appellera donc Noël, même si pour les retraités ce n'est pas Noël tous les jours en ce moment. Des retraités qui vont manifester un peu partout en France ce mardi pour défendre leur pouvoir d'achat, et dénoncer l'écart grandissant entre la hausse des pensions et l'inflation. Selon les syndicats, leur pouvoir d'achat a reculé de 9% depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.

1.012 euros par mois pour les allocataires de l'ASPA

"Je touche l'ASPA, l'allocation de solidarité aux personnes âgées, c'est 1.012 euros par mois, mais ça ne suffit pas du tout" témoigne Noël, 66 ans. "Par ailleurs beaucoup de gens qui gagnent à peine plus que moi ne touchent plus l'ASPA et se retrouvent du coup à payer des impôts" poursuit cet habitant du Doubs en zone rurale, "parce que le seuil des impôts a été augmenté de 50 euros."

"Le problème des retraites, c'est que les augmentations ne compensent pas l'inflation. Et l'ASPA, je ne la toucherai pas cette année pour 1 euro. Et dans le même temps je vais devoir payer 25 euros de complémentaire. Plein de petites choses s'ajoutent tous les jours".

"Je n'achète plus de viande rouge, c'est trop cher" - Noël, retraité

"Mon bois de chauffage a augmenté, je n'achète plus de viande rouge ou de poisson parce que c'est trop cher", regrette le retraité qui compte aussi ses sous pour les légumes. "Je fais très attention et je ne jette strictement rien, j'ai dû aussi diminuer ma consommation de pain de moitié, etc."

Et Noël de confier sans fausse pudeur : "Oui, je suis pauvre. Jusqu'à il n'y a pas longtemps je pouvais payer de quoi faciliter les études de mes enfants, aujourd'hui je ne peux plus, ça a une répercussion sur mes enfants."

"Je ne peux plus faire de cadeau à personne"

"La pauvreté, on s'y habitue. Mais on s'enfonce dedans d'une année sur l'autre. Je ne fais plus de cadeau à personne", se désole encore le retraité de 66 ans. "Je n'ai plus les moyens. C'est difficile. Aujourd'hui, je ne peux même plus aller à Besançon, payer le gazole pour sortir ma voiture." Le témoignage de Noël est à retrouver ici en intégralité.