Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’Orchestre national de France fête ses 90 ans avec brio

Pour le « Jubilé du National », une exposition de dessins et une série de concerts constituent le programme ambitieux, organisé à Paris, de la formation dépendant de Radio France.

Par 

Publié le 28 mars 2024 à 20h00, modifié le 28 mars 2024 à 20h14

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Cristian Macelaru (à droite) lors du jubilé des 90 ans de l’Orchestre national de France, à la Philharmonie de Paris, le 26 mars 2024.

Impatient de rappeler le rôle déterminant qu’il a joué dans la diffusion du répertoire symphonique depuis sa création, en 1934, en tant que formation dépendant de la radio (à l’époque, la RTF), l’Orchestre national de France (ONF) n’a pas attendu son 100e anniversaire pour se prêter à une rétrospective festive. En effet, il a imaginé pour ses 90 ans un « jubilé » dans lequel « l’esprit maison » est aussi bien servi par une modeste mais savoureuse exposition (présentée jusqu’à la fin du mois de mai dans la nef de Radio France, à Paris) que par des concerts de grande envergure (le 30 mars et le 27 juin).

La première option permet de suivre l’histoire de l’orchestre « de l’intérieur », par le biais de dessins à tendance caricaturale qu’un violoniste du rang (Marc Kosloff, engagé par le « National » en 1955) a réalisés au cours de plusieurs décennies. Si ses collègues (entre autres, un hautboïste grassouillet grimé en « porc anglais » quand il joue du… cor anglais) demeurent dans un relatif anonymat (à l’exception de l’altiste et compositeur Alain Bancquart), les chefs sont bel et bien nommés, à l’instar de Lorin Maazel, avec main gauche de capitaine Crochet, et Maurice Le Roux (sa tête de Turc) qui, ficelé comme un saucisson, pour diriger la Missa solemnis de Beethoven, est affublé du sobriquet « Missa Salamis » par celui qui, en toute occasion, a la dent dure (« Munch, à Albany, aux USA, où il a dirigé La Mer et où on s’est tous noyés », écrit Kosloff en 1962).

L’illusionniste Cristian Macelaru

Il est alors difficile, le 26 mars, à la Philharmonie de Paris, de ne pas voir l’actuel directeur musical de l’ONF, Cristian Macelaru, avec les yeux d’un caricaturiste tant il bouge sur l’estrade : tantôt comme une ballerine, tantôt comme un escrimeur. Ou, une fois sous le charme de la réalité sonore, comme un illusionniste qui ne laisse pas d’étonner par ce qu’il fait régulièrement sortir de l’immense chapeau auquel s’apparente l’orchestre.

Remarquablement dosé entre virtuosité rutilante et débit suspendu, le spectaculaire Apprenti sorcier, de Paul Dukas, communique tour à tour l’ivresse du grand huit et le mystère du train fantôme. La magie cesse d’opérer, hélas, avec le Concerto pour violoncelle, « Tout un monde lointain… », d’Henri Dutilleux, pendant lequel l’orchestre semble « à l’ouest » (perdu, sans chef) et le soliste (Gautier Capuçon), à l’est – dans une imitation excessive de l’approche rugueuse du Russe Mstislav Rostropovitch, le créateur de l’œuvre.

La musique française constituant « l’ADN de l’ONF », les inséparables Claude Debussy et Maurice Ravel succèdent, après l’entracte, à un Dutilleux qui s’est autant nourri de l’un que de l’autre. En dépit de leur titre, les Images de Debussy ne visent pas à dépeindre, mais à faire ressentir. Cette fois, l’interprétation ne souffre aucune réserve. Quant au Boléro de Ravel, qui clôt cette belle soirée d’anniversaire, il confine à l’idéal. Dès les premiers solos, exécutés avec une telle unité de souffle qu’on jugerait que c’est la même personne qui a successivement joué de la flûte, de la clarinette et du basson. Mystifiant, comme le désirait Ravel.

Il vous reste 8.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.