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Facebook, Instagram: pourquoi est-on tellement accro aux réseaux sociaux?

La panne des plateformes du groupe Meta ce mardi 5 mars a illustré une nouvelle fois la dépendance de certains aux applications telles que Facebook ou Instagram.

A chaque panne, le phénomène se vérifie. Lorsque Facebook ou Instagram ne fonctionnent plus comme ce mardi 5 mars, les internautes se ruent sur X (Twitter) pour aller aux nouvelles. On ne compte plus les innombrables publications mentionnant les hashtags #Facebookdown ou #Instagramdown.

Si certains s'alarment de perdre l'accès à leur plateforme favorite, c'est bien souvent le second degré qui prend le dessus. Les messages tournent en dérision l'afflux d'internautes se rendant sur la plateforme d'Elon Musk. À commencer par Elon Musk lui-même.

"Une machine à sous"

Surtout, cette pratique illustre une forme de dépendance aux réseaux sociaux. Une addiction dont les utilisateurs sont bien conscients à en croire une étude de l'université de Cambridge. Publiée en début d'année, elle révèle que près d'un Britannique sur deux pense être "accro aux réseaux sociaux".

Cette addiction, souvent décriée pour ses impacts sur la santé des plus jeunes, est entretenue par les mécanismes mis en place par ces plateformes. En octobre 2023, le psychologue David Greenfield, fondateur du centre de l'addiction à internet et à la technologie de West Harford (Connecticut), détaillait comment les contenus proposés par les réseaux sociaux influent sur le cerveau des utilisateurs.

"C'est comme une machine à sous", assurait-il au New York Times.

Selon lui, l'utilisation de ces plateformes agit directement sur les impulsions et les connexions neurologiques. Devant leur écran, les internautes sont placés dans un état d'attente alors que le fonctionnement des réseaux instaure l'idée qu'une récompense peut se déclencher à tout moment. Cette récompense peut prendre la forme d'un message, d'une vidéo ou de tout autre contenu apportant une once de satisfaction.

Addiction, un terme peu adapté

Seul problème: les plus jeunes ne sont pas en mesure de résister à cette mécanique addictive. Tout simplement parce que la région du cerveau sollicitée pour sortir de cette boucle de consommation de contenu n'est pas aussi développée chez les enfants et adolescents que chez les adultes.

Pour autant, l'utilisation du terme "addiction" ne semble pas adaptée aux réseaux sociaux et reste pour l'heure réservée à la prise de substance. La communauté scientifique estime que davantage d'études sont nécessaires pour appliquer le terme aux usages numériques.

Pour l'heure, le docteur Michael Rich, directeur du laboratoire du bien-être numérique à l'hôpital pour enfant de Boston, préfère parler d'une "utilisation problématique des réseaux sur internet".

Pierre Monnier