Autoroute à 50 km/h : une décision dangereuse ?

Les autorités ont décidé de mettre en place une limitation de la vitesse à 50 km/h sur une portion de l’autoroute A7.  
Une décision qui fait vivement réagir. C’est le cas du maire de Vienne, Thierry Kovacs, qui pointe du doigt un abaissement inutile et surtout dangereux.

Des décisions louables mais mal réalisées 

Si vous circulez entre Ternay et Feyzin, au niveau de l’autoroute A7, vous avez peut-être expérimenté les quelques nouveautés mises en place récemment.
D’un côté, on retrouve une vitesse abaissée à 50 km/h entre 7h et 9h30 durant la semaine. De l’autre, on retrouve une voie réservée au covoiturage.  
Des décisions qui font réagir et notamment Thierry Kovacs, maire LR de Vienne ainsi que président de l’agglomération.  
Selon lui, ces décisions sont inutiles et surtout dangereuses pour les automobilistes. Il a ainsi rédigé une lettre ouverte à la préfète de Région, comme le relate nos confères du Dauphiné Libéré.
Dans cette dernière, il précise comprendre les raisons qui ont poussé à ces mesures mais affirme qu’il faut prendre en compte la réalité du terrain :
“ Je comprends les objectifs poursuivis par cette mesure comme l’incitation au covoiturage, la fluidification du trafic, la réduction des pollutions sonores et atmosphériques. Cependant, il y a la réalité du terrain.
Force est en effet de constater que cette limitation à 50 km/h n’est absolument pas respectée. De fait, les différences de vitesse entre les rares véhicules respectant cette limitation et tous les autres qui continuent de rouler à des vitesses beaucoup plus élevées entraînent de gros problèmes de sécurité ».

Un avis pris en compte ?

L’élu s’interroge également sur la multiplication des changements au niveau de la limitation de la vitesse sur ce tronçon :
“Sur un tronçon aussi court, les limitations de la vitesse sont à 110, parfois à 90 ou 70 et maintenant 50 km/h.
C’est incompréhensible pour les automobilistes qui ne savent plus à quelle vitesse rouler et de fait cela devient dangereux.”
A noter que Thierry Kovacs ainsi que d’autres élus de l’agglomération avaient demandé un abaissement de la vitesse à 90 km/h sur un autre tronçon et pour les mêmes raisons.
Cependant, leur demande n’a jamais vraiment été étudiée par l’Etat, ce qui a le don d’agacer l’élu des LR.
Une déclaration forte de la part de Thierry Kovacs. Reste à voir la réaction qu’auront les autorités face à cette problématique.
D’autant qu’il risque d’avoir une grande partie des automobilistes avec lui dans cette cause commune.
Avec l’arrivée des Jeux Olympiques dans quelques mois, le développement des voies de covoiturage risque de se développer davantage en France.

L’Etat mise sur le covoiturage 

Si le covoiturage a gagné en popularité ces derniers mois, ce n’est clairement pas à la hauteur des attentes du gouvernement  
En effet, ce dernier a misé gros mais force est de constater que le plan de covoiturage n’a pas marché.
C’est ce que l’on observe grâce au baromètre de l’autosolisme de Vinci Autoroutes. Selon ce rapport, 83,8 % des automobilistes continuent de réaliser des trajets seuls dans leur voiture.
L’objectif du gouvernement était d’atteindre une moyenne de 1,75 personne par véhicules. Aujourd’hui, cette moyenne est de 1,24 personne.  
Des chiffres qui proviennent de 10 agglomérations, à savoir près de 500 000 véhicules analysés.  
Au total, cela représente donc 8 conducteurs sur 10 qui se déplacent seuls afin d’effectuer leurs trajets domicile-travail.
Le rapport pointe même du doigt un pic d’autosolisme de 88 % à 7h30 du matin, soit aux heures de pointe.  
Un bilan assez faible, surtout lorsque l’on sait que le gouvernement offrait une prime de 100 euros aux automobilistes pratiquant le covoiturage.  

Malgré l’apparition de voies spéciales pour cette pratique, difficile de voir le covoiturage devenir la norme dans les années à venir.