TER Nancy-Metz-Luxembourg : un frontalier exprime son "ras-le-bol" en chanson

Habitué de la ligne TER Nancy-Metz-Luxembourg, un frontalier de Lorraine raconte son quotidien et exprime son "ras-le-bol" en chanson.

Une passagère de la ligne ferroviaire Nancy-Metz-Luxembourg a lancé une pétition.
Pour exprimer son ras-le-bol, un frontalier a fait une musique sur son quotidien de frontalier dans les trains de la ligne TER Nancy-Metz-Luxembourg. (©Illustration/Documents remis)
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Trains bondés, retards… Les problèmes rencontrés par les frontaliers sur la ligne ferroviaire Nancy-Metz-Luxembourg sont souvent remontés sur les réseaux sociaux ou encore par voie de pétition.

Mais Matt, originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et frontalier depuis cinq ans, a décidé de s’exprimer par un autre support de communication : une chanson illustrée par un clip vidéo.

« Train bondé, « troupeau en traversée »… Le quotidien des frontaliers en train raconté

Sur un rythme entraînant, la chanson raconte un trajet en train entre Nancy et le Luxembourg marqué par plusieurs péripéties : « fuite de fonte en fusion », « train bondé, plus une place assise », « troupeau en traversée » ou encore « panne de passage à niveau ». À tel point que le trajet finit par se solder avec un retard de deux heures vingt.

Cette grande traversée est ponctuée par un refrain dédié à l’ensemble des voyageurs de la ligne : « Nous sommes les frontaliers, vaillants pionniers du jour, bravant chaque matin la frontière, pour le Luxembourg ».

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Exprimer un « certain ras-le-bol »

Derrière cette musique, on retrouve Matt, travaillant dans l’ingénierie : « Je ne suis pas du tout dans le domaine musical, mais étant galérien du TER, c’est ma façon de m’exprimer », explique-t-il à Actu Luxembourg.

D’exprimer un « certain ras-le-bol », selon Matt qui pointe du doigt des politiciens « ignorant » leur quotidien. Il évoque également les trains achetés à la Région Normandie qui n’arriveront pas avant 2025, une « communication défaillante de la SNCF » ou encore une infrastructure qui « n’évolue pas ».

Pour l’ingénieur, les choses sont claires : « [Il n’y a] aucune perspective alors que notre quotidien de frontalier [en termes de transport] est de plus en plus difficile. Dans cette vidéo, je voulais présenter une sorte de ‘balade’ quotidienne de notre vie de frontalier/usager du train avec toutes sortes de péripéties qui peuvent arriver. Malheureusement, c’est souvent le cas ».

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10 à 20 heures de travail pour ce novice en matière de chanson

L’idée d’exprimer ce ras-le-bol par la chanson lui est venue d’un autre frontalier : « [Il] a réalisé une chanson sur l’ère des Lacs du Connemara. J’ai trouvé son idée pertinente. C’est à la fois drôle et sincère, cela permet de dénoncer des choses de façon plus efficace que simplement se plaindre dans son coin ou pour certains insulter ».

S’il n’est pas familier avec la chanson, Matt écrit lui-même la musique et réalise le clip à partir de ses vidéos personnelles enregistrées au smartphone : « J’ai incorporé quelques passages avec l’aide de l’intelligence artificielle (IA) pour la partie refrain. Pour le chant, les instruments sont également faits avec l’aide de l’IA mais avec un rythme que j’ai géré. Je me suis ensuite aidé d’un logiciel de montage vidéo semi-pro ».

La chanson et moi, ça fait deux. Mais j'aime le rythme, la vidéo, me créer des défis donc j'ai voulu faire quelque chose, à ma façon, qui pourrait permettre à d'autres de s'identifier à ce clip, à ce refrain. [Ce dernier] devait bouger pour faire bouger les choses.

MattFrontalier

Au total, Matt estime une fourchette de 10 à 20 heures de travail « entre l’idée, l’écriture du texte, la conception de la musique via une IA et son montage, les prises de vue, l’utilisation de l’IA pour certains plans vidéo, le montage vidéo via un logiciel sur PC, la vignette YouTube, la mise en ligne… C’était inédit pour moi tout cela. »

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Après cette expérience, va-t-il recommencer l’aventure ? « À cet instant non, mais qui sait ? Peut-être le trajet retour ou le quotidien des frontaliers en voiture ? », répond-il.

Dans l’immédiat, il attend de voir si cela prend et s’il aura une réaction de la SNCF ou d’un politique.

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