Avec Emmaüs Solidarité : la culture et la musique pour sortir de la précarité

Un grand concert solidaire, dans la halle du Carreau du Temple - Emmaüs Solidarité
Un grand concert solidaire, dans la halle du Carreau du Temple - Emmaüs Solidarité
Un grand concert solidaire, dans la halle du Carreau du Temple - Emmaüs Solidarité
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L'association a soufflé ses 70 bougies ce dimanche. Des centaines de bénéficiaires ont pu profiter d'un concert de l'Orchestre de Chambre de Paris, donné au Carreau du Temple, dans le IIIe arrondissement. Reportage.

Les spectateurs arrivent par petits groupes, sous la grande verrière. Ils s'assoient par terre, ou bien sur des coussins, tout près de la scène. Tous sont à la rue, ou hébergés par Emmaüs Solidarité comme Khadija, originaire de Mauritanie : "Cela fait cinq ans que je suis sur le territoire français. Ma fille fréquente les écoles françaises et je suis à la recherche de papiers, pour travailler et changer ma situation. C'est la première fois que j'assiste à un concert de musique classique". Tout comme Hedwige, qui vient de décrocher son premier titre de séjour : "Je regarde la musique classique à la télévision, mais je n'en ai jamais vu en vrai. Je voulais voir comment ça se passe, faire une nouvelle découverte. Et puis, cela déstresse..."

Sur le côté, les musiciens de l'Orchestre de chambre de Paris s'échauffent. La formation a créé des liens étroits avec Emmaüs Solidarité, venait jouer dans les centres d'hébergement d'urgence, notamment, pendant le Covid. Toucher les publics éloignés, un devoir pour Franck Della Valle, violon solo : "Ce n'est pas un concert au Théâtre des Champs-Elysées ni dans une grande salle, c'est un concert social. Et on se doit d'être là. Pendant un moment donné, nous suspendons quelque chose. Nous allons jouer un peu de Carmen, un peu de Beethoven, Rossini, Nabucco de Verdi... Nous donnons, il faut qu'ils prennent."

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"La culture est un axe fondamental dans l'accompagnement"

Et cela fonctionne. Les yeux s'écarquillent, des sourires apparaissent, sous le regard de Lotfi Ouanezar, directeur général d'Emmaüs Solidarité : "La culture est un axe fondamental dans l'accompagnement au sein d'Emmaüs Solidarité. D'ailleurs, nous avons créé le premier centre culturel au sein d'un centre d'hébergement d'urgence : le Transfo, un centre dédié qui permet de décloisonner les mondes. Nous y avons accueilli le mois dernier Annette Messager, qui nous a fait l'amitié d'exposer au sein du centre. La culture est essentielle pour toute personne et il faudrait veiller à ce qu'elle reste accessible, c'est un langage universel qui est un outil formidable d'accompagnement."

Assis sur un banc, Laurent confirme. Handicapé de la jambe droite, il réside dans un centre Emmaüs : "Si Emmaüs n'existait pas, j'aurais dû dormir où ? Dans la rue. Ils sont toujours disponibles pour nous, pour distribuer des habits, des chaussures..." De la musique, aussi : "La musique classique, c'est quand même le début de la musique. Nous adorons tous cette musique-là." Et la programmation culturelle est très riche, ce premier semestre d'anniversaire. Une exposition au Transfo, dans le 10ème arrondissement, sur la musique solidaire et contestataire. Avant la 2ème édition du Festival d'Emmaüs Solidarité, le 8 juin prochain, au Fort d'Aubervilliers.

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