Le projet "Sanctuary on the Moon", porté par un ingénieur et des scientifiques français, veut embarquer sur la Lune 24 disques de saphir gravés des connaissances scientifiques et artistiques de l'humanité.
- Sophie Bécherel Journaliste scientifique à France Inter
- AFP Agence de presse mondiale et généraliste
Un "condensé" du patrimoine culturel de l'humanité, gravé sur des disques, sera déposé en 2026 sur la Lune par l'une des missions Artémis de la Nasa, pour transmettre un message intelligible aux générations futures, voire d'éventuelles civilisations extra-terrestres. Un projet qui s'inscrit dans la lignée du " golden records" imaginé par l'astrophysicien américain Carl Sagan. Ces "disques d'or" embarqués avec la sonde Voyager regroupaient des messages sonores représentant un condensé de la vie sur Terre.
Des milliards de pixels sur un disque de 10 cm
Les 24 disques de saphir du projet "Sanctuary on the Moon" seront gravés en micropixels. "Les disques font 10 cm de diamètre, vous pouvez les prendre dans votre main", décrit Benoit Faiveley, fondateur du projet Sanctuary. "Vous avez déjà des images qui apparaissent à l'échelle de votre œil. Ensuite, plus vous zoomez, plus vous découvrez des milliards et des milliards de pixels de création originale", explique cet ingénieur. "On fait le pari que les êtres qui arriveront sur la Lune auront donc une technologie suffisante pour au moins connaître le fonctionnement d'une loupe", précise Benoit Faiveley.
Un portrait de notre espèce
Les créations pixellisées aborderont des thématiques scientifiques telles que l'eau, la vie, la matière, l'espace et le temps mais des œuvres artistiques, des langues étrangères, des règles de jeux de société seront également embarquées. Il s'agit de laisser des traces tout en décentrant notre regard, précise l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan, autre acteur du projet. "On est en train de parler à nos descendants dans plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d'années. Mais on parle d'abord aux gens qui le découvriront quand il sera déposé sur la Lune, c'est-à-dire nous, ici, sur Terre, parce que bien sûr ces disques vont être rendus publics", indique Jean-Philippe Uzan. "Qu'est-ce qui fait qu'on est l'Humanité ? Si moi je devais laisser une trace un peu volontairement, qu'est-ce que je laisserais ?", se sont donc interrogés les chercheurs.