Vigipirate : qu’est-ce que le niveau « urgence attentat » ?
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir « rehausser » le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé : « urgence attentat », à la suite de l’attaque de Moscou revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Mais qu’est-ce que cela change concrètement ? On fait le point.
► « Urgence attentat », troisième niveau du plan Vigipirate
« Outil central du dispositif français de lutte contre le terrorisme » selon le ministère de l’intérieur, le plan Vigipirate se décline en trois niveaux selon le type de menace :
- Le premier échelon est celui de « vigilance », niveau qui correspond à la posture permanente de sécurité et qui dispose de 100 mesures toujours actives.
- Le second, encore actif jusqu’en janvier dernier, est le niveau « sécurité renforcée – risque attentat ». Il est déclenché en général face à une « menace terroriste élevée, voire très élevée ». Plusieurs mesures particulières sont ajoutées en complément de celles appliquées au premier niveau.
- Le troisième niveau « urgence attentat », déclenché ce dimanche, est le niveau le plus élevé. Il est mis en place « à la suite immédiate d’un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action ». Ce qui s’est précisément passé à Moscou vendredi dernier. Il dispose de 300 « mesures exceptionnelles contraignantes pour prévenir tout risque d’attentat » , selon le site du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).
► Une durée limitée dans le temps
Ce troisième niveau du plan Vigipirate est mis en place pour une durée limitée : le temps de la gestion de crise. Il avait été activé une première fois le 11 décembre 2018, à la suite de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg. Le niveau avait alors été maintenu durant 72 heures. Il a été activé pour la dernière fois le 13 octobre 2023, après le meurtre d’un professeur à Arras.
► Moyens humains et information
- Présence accrue des gendarmes, policiers et gendarmes de Sentinelle :
Le niveau 3 du plan Vigipirate permet notamment d’assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens. Durant le temps de son application, la présence des gendarmes, policiers et gendarmes de Sentinelle est en effet accrue.
En plus des patrouilles plus fréquentes dans les rues, plusieurs mesures de sécurité sont prises, notamment la fouille d’affaires personnelles ou les contrôles effectués à l’entrée ou devant les lieux recevant du public (les lieux de culte, les hôpitaux, les salles de concert ou encore les établissements scolaires).
- Davantage informer la population
Autre mission du niveau 3 du plan Vigipirate, la diffusion des informations « susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise ». Comme l’explique le site du ministère de l’Intérieur, la population peut être informée ou sensibilisée via des affiches ou des messages vocaux. Afin de les inclure dans un processus de sécurité.
- L’action des services antiterroristes renforcée
Le plus haut niveau d’alerte renforce enfin, et c’est le plus important d’après les spécialistes, l’action des services antiterroristes.