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Quartiers prioritaires de la ville (QPV) : les cités éducatives quatre ans après leur lancement

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Depuis la création du label en septembre 2019, plus de 200 cités éducatives ont vu le jour en France afin de renforcer la prise en charge scolaire et périscolaire des jeunes issus des quartiers prioritaires. Un récent rapport dresse un bilan mitigé de ce dispositif qui doit être élargi à d’autres territoires en 2024.

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), chargé de piloter l'évaluation nationale des cités éducatives, a publié, le 21 mars 2024, un rapport qui porte sur les 80 premières cités éducatives labellisées en 2019

Cette évaluation, qui s’étend de juillet 2021 à juin 2023, ne mesure pas directement l'impact du dispositif sur les parcours des jeunes mais permet d’identifier les points forts et les obstacles rencontrés.

Vers une généralisation des cités éducatives dans les quartiers prioritaires de la ville

Initialement lancées à titre expérimental, les cités éducatives se sont progressivement déployées sur le territoire, passant de 80 en 2019 à 208 en 2023. Actuellement, elles couvrent environ 25% des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et touchent 42% des élèves scolarisés en éducation prioritaire. Une généralisation progressive des cités éducatives à tous les quartiers prioritaires de la politique de la ville a été annoncée par le gouvernement à partir de 2024

Le label "cité éducative" est attribué à ces territoires dans le cadre d’un contrat entre les services déconcentrés de l'État (rectorat et préfecture) et les collectivités territoriales. Il permet de financer des actions scolaires et périscolaires à destination des jeunes, de la petite enfance jusqu’à l’âge de 25 ans. Ces actions concernent au total 3 165 écoles, 509 collèges et 422 lycées

Pour les 80 cités éducatives de la première vague, l’enveloppe moyenne de financement attribuée par l'État est d'environ 1,4 million d’euros pour quatre ans, mais ce montant diffère en fonction de la taille de la cité éducative et du nombre de jeunes concernés. 

Des obstacles rencontrés sur le terrain

Le dispositif vise à réduire les inégalités des chances dans l’éducation et s’appuie, pour cela, sur la collaboration entre différents acteurs (enseignants, parents, services de l'État, collectivités, associations, habitants…). 

Dans son rapport, l’Injep constate que ces "alliances éducatives" ont du mal à se concrétiser sur le terrain, en raison du manque de connaissance du dispositif au-delà des porteurs de projet et de la faible implication des parents, des habitants et des associations. 

L'Institut relève plusieurs autres obstacles au déploiement du dispositif. Les orientations nationales du programme sont jugées trop larges. La diversité des thématiques traitées par les cités éducatives font craindre une dispersion des actions. Chaque cité a mené en moyenne près de 35 actions. Mais, celles-ci ne touchent qu'un nombre restreint de participants, ce qui ne permet pas d'observer d’évolutions significatives dans les parcours des jeunes bénéficiaires. 

Si les cités éducatives ont permis de renforcer l’offre éducative destinée à un public scolaire, elles restent avant tout orientées vers les collégiens et les élèves du primaire. La part des actions qui concerne les 0-3 ans et les plus de 18 ans est inférieure à 10%.

Les jeunes interrogés dans le cadre de l'évaluation expriment, toutefois, leur satisfaction vis-à-vis des actions menées. Des élèves ont signalé une motivation accrue pour travailler à l'école, un meilleur bien-être et le développement de compétences sociales qui peuvent avoir un impact positif en classe.