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Dans les coulisses du recyclage d’iPhone : à la rencontre de Daisy, le robot magique d’Apple (Ep. 2/2)

Quel est le parcours d’un vieil iPhone récupéré par Apple ? Nous avons suivi le programme de recyclage jusqu’aux usines de Breda où Daisy se charge de donner une seconde vie au téléphone le plus vendu au monde.

Ce reportage en deux parties retrace le parcours d’un ancien iPhone, de sa remise par le client en Apple Store à sa sortie de l’usine après un passage par Daisy, le robot de désassemblage d’Apple. Épisode 2 : la découverte de Daisy, le robot magique d’Apple.

Une semaine après notre passage à l’Apple Store des Champs-Elysées, nous voilà partis à Breda, petite ville industrielle située en périphérie de Rotterdam, aux Pays-Bas. Quelques heures de train et un petit trajet en Tesla plus tard, Apple nous ouvre les portes de l’usine abritant Daisy, son robot magique de désassemblage d’iPhone.

Daisy est le fruit de plusieurs années de travail. A l’origine, ce robot de désassemblage unique au monde s’appelait Liam 1.0. Né en 2012, cette première machine désassemblait un iPhone 5 en 12 minutes. En 2015, Liam 2.0 réduisait ce temps à 11 secondes mais nécessitait un trop grand espace dans l’usine et, surtout, ne pouvait traiter que huit composants de l’iPhone 6.

Convaincus de pouvoir réinventer le recyclage d’iPhone, les ingénieurs Apple ne mettront que trois années de plus pour créer Daisy. En 2018, ce nouveau robot, qui s’étire sur environ 10 mètres de long pour 5 mètres de large, est encadré par quatre techniciens. Il peut désassembler 29 modèles d’iPhone, de l’iPhone 5 à l’iPhone 14, en à peine 18 secondes.

Tri sélectif

Pour réaliser cette prouesse, Daisy ne dévisse pas : elle casse, perce, gratte, compresse et trie. Son processus de désassemblage se répartit en quatre étapes :

  • du bac de récupération, un premier bras place l’iPhone pour lui arracher l’écran
  • le téléphone passe ensuite dans une machine qui décolle les batteries par un procédé de refroidissement à -80°C. Un technicien récupère la batterie, la scotche et la place dans un bac.
  • l’iPhone se fait ensuite percer puis racler pour récupérer les composants.
  • carte-mère, capteurs photo, haut-parleurs, antenne… tout passe ensuite sur un tapis puis une roue vibrante pour séparer le bon grain de l’ivraie. Cette étape est cruciale puisqu’elle permet à Apple de récupérer des composants plus sains que ceux du circuit traditionnel.

C’est bien là tout l’enjeu de cette industrie. Le recyclage traditionnel, bien que vertueux, présente ses limites, notamment lors de l’étape du tri. Les impuretés ou le mélange de pièces (certaines vis peuvent par exemple se glisser dans un lot de pièces en aluminium) peuvent dégrader la qualité des matériaux récupérés. Compliqué alors pour Apple de trouver des pièces répondant à ses standards et d’atteindre ses objectifs de neutralité carbone.

Reportage Apple Daisy Tri
© Apple

L’entreprise a donc développé d’autres robots pour aider Daisy. Dave démonte les moteurs Taptic pour en extraire les terres rares, le tungstène et l’acier. Taz, elle, est une machine capable de récupérer les terres rares des aimants, habituellement une perte sèche pour les robots de recyclage classiques.

Reportage Apple Daisy Composants
© Apple

Grâce à ce dispositif, l’évolution d’Apple dans la réduction de son empreinte carbone s’est accélérée. En 2022, 20% des produits vendus contenaient des composants recyclés. Apple souhaite atteindre les 100% d’ici 2030. Un défi de taille mais pas impossible. Le dernier MacBook Air, par exemple, est constitué à 50% de matériaux recyclés. 100% d’éléments des terres rares des aimants sont recyclés, ainsi que 100% de cuivre dans la carte mère. Quant à l’emballage, il est constitué à 99% de fibres afin d’éliminer tout emploi de plastique d’ici 2025.

Ouverte à tous

Reportage Apple Daisy Etape 1
© Apple

Pour continuer sur cette belle lancée, Apple a donc besoin de Daisy et de nos anciens iPhone. A ce jour, Apple n’exploite pas le plein potentiel de Daisy. Les deux robots (celui de Breda et un autre au Texas) tournent à 50% de leur capacité maximum : celui que nous avons visité pour les modèles européens, celui du Texas pour l’Amérique du Nord. L’Asie et l’Amérique du Sud suivent toujours un parcours classique. Daisy peut pourtant traiter 1,2 million d’appareils par an.

Franck Lenderik, directeur des initiatives environnementales chez Apple, explique que “la technologie est ouverte aux chercheurs et autres géants de l’électronique, gratuitement, sous licence”. Concrètement, Daisy pourrait aussi servir à désassembler d’autres appareils, Pommés ou non. Reste à voir si l’industrie répondra à ce bras robotisé tendu.

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