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Guyane : les habitants de l’intérieur du territoire attendent le désenclavement routier

Si les chantiers de l’« accord de Guyane » de 2017 avancent, la « route du fleuve » Maroni, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, est au point mort, rendant les habitants de l’ouest de la Guyane dépendants du transport en pirogue et des liaisons aériennes.

Par  (Cayenne, correspondant)

Publié le 26 mars 2024 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

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C’était une promesse d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2022 en Guyane : « Nous poursuivrons le désenclavement de l’Ouest et de l’intérieur », avec notamment « la route du fleuve », avait écrit le candidat dans une lettre aux électeurs. Inscrit dans le schéma d’aménagement régional de 2016, le projet de « route du fleuve » doit relier Apatou à Maripasoula, soit 180 kilomètres dans la forêt amazonienne, le long du Maroni, fleuve frontière avec le Suriname.

Deux ans après la promesse électorale du candidat Macron, les 25 000 habitants de Grand-Santi, Papaichton et Maripasoula sont sans nouvelle du projet. Faute de route pour se rendre sur le littoral, qui concentre 90 % des 300 000 Guyanais et l’essentiel des services, la population de l’intérieur dépend de la pirogue et de l’avion.

Le 1er octobre 2023, à la suite de la faillite d’Air Guyane, la desserte aérienne régulière – subventionnée par la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) et l’Etat – a été interrompue pendant deux mois, jusqu’à la reprise par une nouvelle compagnie début décembre. Dans l’entre-deux, la Collectivité a affrété un avion accessible sous conditions pour assurer la transition. En parallèle, le transport en pirogue a été limité par la baisse du niveau du fleuve, depuis octobre, en raison de la saison sèche, plus prononcée cette année. Le 23 décembre, quatre enfants sont morts dans un naufrage, le fleuve étant plus dangereux quand les eaux sont basses.

« C’est une question de vie ou de mort »

« On était pris en otage, il a été très difficile de circuler pendant deux mois », déplore Philippe Dekon, entrepreneur à Maripasoula et président du collectif Apachi, « route » en aluku – la langue de l’un des peuples bushinengue, descendants des esclaves marrons enfuis du Suriname. Fondé en 2022 par des habitants de l’intérieur, le collectif associatif revendique plus de 400 sympathisants. Il a relancé la revendication du désenclavement routier global de la Guyane, organisant plusieurs réunions jusqu’à la signature, le 28 octobre 2023, d’un engagement des élus, du collectif et de membres de la société civile, à agir ensemble. Le travail se poursuit dans une commission ad hoc créée par la CTG.

« La route du fleuve est indispensable au développement du territoire », plaide Sophie Charles, maire de Saint-Laurent-du-Maroni et présidente de la Communauté de communes de l’Ouest guyanais (CCOG), qui regroupe les municipalités du Maroni. « Nous envoyons des équipes faire le ramassage des ordures en pirogue sur le fleuve… Avec les eaux basses, l’une d’entre elles a failli se renverser, c’est une question de vie ou de mort », alerte la présidente de la CCOG.

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