(Agence Ecofin) - Contrairement à celui rejeté par les créanciers bilatéraux en novembre dernier, le nouvel accord conclu entre Lusaka et ses créanciers privés offre des conditions comparables à celles relatives à la restructuration de 6,3 milliards de dollars de dette bilatérale.
La Zambie a conclu un nouvel accord préliminaire avec les détenteurs de ses euro-obligations sur la restructuration de plus de 3 milliards de dollars de dette, a annoncé le président Hakainde Hichilema, le lundi 25 mars 2024.
« L'histoire est écrite. Nous sommes heureux d'annoncer un accord avec les détenteurs de nos euro-obligations », a indiqué le dirigeant zambien sur le réseau social X (ex-Twitter).
History has been made! We are pleased to announce the agreement with our Eurobond holders. This is to restructure more than $3.5bn debt under the G20 Common Framework. Thank you fellow citizens for your patience as we look forward to a bright future for #Zambia and its people.
— Hakainde Hichilema (@HHichilema) March 25, 2024
Le nouvel accord fait suite au rejet par les créanciers bilatéraux de la Zambie d’un premier accord de principe conclu en novembre 2023 avec les détenteurs des euro-obligations, au motif qu’il « n'offre pas de conditions comparables à celles relatives à la restructuration de 6,3 milliards de dollars de dette bilatérale ».
La structure du nouvel accord ressemble beaucoup à celle de l’accord préliminaire rejeté par les créanciers bilatéraux, mais quelques changements sur le fond y ont été introduits.
Alors que les créances globales des détenteurs d'euro-obligations du pays d’Afrique australe sont passées à 3,98 milliards de dollars en raison de l'accumulation des intérêts impayés, les investisseurs recevront, en vertu du nouvel accord, des obligations d'une valeur nominale de 3,05 milliards de dollars contre les 3,135 milliards de dollars proposés en novembre dernier.
Selon l'accord, les détenteurs d'obligations renonceraient à environ 840 millions de dollars de leurs créances, contre 700 millions de dollars dans la proposition précédente.
Le gouvernement zambien a précisé, dans un communiqué, qu'il avait reçu la confirmation des créanciers officiels que les conditions convenues cette fois-ci avec les détenteurs des euro-obligations étaient compatibles avec ce que l'on appelle la « comparabilité de traitement », un principe visant à garantir que les créanciers officiels ne fassent pas de concessions exagérées par rapport à celles des créanciers privés.
En défaut de paiement depuis 2020, la Zambie avait demandé en février 2021, la restructuration de sa dette extérieure d’environ 13 milliards de dollars, dans le cadre de l'initiative proposée par le G20 aux pays les plus pauvres. Mais les négociations ont traîné en longueur, en raison notamment des désaccords entre les pays occidentaux qui ont traditionnellement piloté les processus de restructuration de dette des pays en développement, et la Chine qui est désormais le plus grand créancier bilatéral au monde. Ce n’est qu’en octobre 2023 que Lusaka a signé un accord avec ses créanciers officiels sur la restructuration de 6,3 milliards de dette après près de trois ans d’âpres négociations.
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