"Urgence attentat" : la France passe au plan Vigipirate le plus élevé, ce qui change dans votre quotidien

La France a décidé dimanche de relever son plan Vigipirate au niveau "urgence attentat", le niveau le plus élevé.

La France a décidé dimanche de relever son plan Vigipirate au niveau "urgence attentat", le niveau le plus élevé.

Photo illustration Bruno Souillard

Après l'attentat de Moscou, Gabriel Attal a annoncé dimanche que le gouvernement rehaussait le plan Vigipirate en France à son niveau le plus haut, "urgence attentat". La Provence vous explique ce que ça implique

Après l'attaque terroriste à Moscou revendiquée par l’État Islamique, qui a eu lieu vendredi et fait 137 morts, la France a décidé de relever son plan Vigipirate au niveau "urgence attentat", le plus haut des 3 échelons.

"Compte tenu de la revendication de l'attentat par l'État islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : 'urgence attentat'", a annoncé le Premier ministre Gabriel Attal sur le réseau X (ex twitter) après la tenue d'un conseil de défense à l'Elysée, dans la soirée de dimanche 24 mars. La Provence vous explique ce que ça implique.

En cas de menace d’attaque terroriste documentée et imminente, soit à la suite immédiate d’un attentat, un état de vigilance et de protection maximale est déclenché sur l’ensemble du territoire national ou sur une zone géographique délimitée, explique le gouvernement, sur le site du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Par nature de courte durée, il est mis en place le temps de la gestion de crise.

Cette réponse de l'État s'inscrit dans le cadre du plan Vigipirate. Il existe 3 niveaux, adaptés à la menace : "vigilance", "sécurité renforcée, risque attentat" - en vigueur depuis le 15 janvier 2024 - et enfin, le plus élevé, "urgence attentat", déclenché ce dimanche.

4 000 militaires supplémentaires placés en alerte

Le niveau maximal permet de prendre des mesures additionnelles contraignantes, comme la fermeture de certaines routes et de transports publics, ou encore d'arrêter le ramassage scolaire. Il prévoit également le renforcement des mesures permanentes déjà appliquées via les deux autres niveaux, et l’activation de mesures additionnelles, comme des patrouilles supplémentaires, des filtrages ou encore des fouilles.

Ainsi, Gabriel Attal a annoncé, ce lundi 25 mars que des "moyens exceptionnels" seraient déployés partout sur le territoire, avec "4 000 militaires supplémentaires placés en alerte", en plus des 3 000 hommes déjà mobilisés dans le cadre de l’opération sentinelle. Le niveau 3 permet également de renforcer la sécurité autour des établissements scolaires et des lieux de culte ainsi que dans les transports et à proximité des institutions. L’objectif est de multiplier les patrouilles devant ces lieux publics.

La création du système Vigipirate à trois niveaux remonte à 2016, après l'attentat contre Charlie Hebdo. Depuis, il a été déclenché après l'attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018, suite à l'attentat de la basilique Notre-Dame de Nice en 2020, puis après l'attentat dans un lycée d'Arras, où le professeur Dominique Bernard avait été poignardé à mort.

Les deux autres échelons du plan Vigipirate

Le plan Vigipirate compte quelque 300 mesures parmi lesquelles des mesures permanentes appliquées à 13 grands domaines d’activité (transports, santé, rassemblements...) et des mesures complémentaires activées en fonction de la menace terroriste, indique le site du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).

Le premier niveau, de vigilance, correspond à la posture permanente de sécurité et à la mise en œuvre de 100 mesures toujours actives. Le niveau 2, "sécurité renforcée, risque d’attentat", permet à l’État de s'adapter à une menace terroriste élevée, voire très élevée. Plusieurs mesures particulières additionnelles peuvent alors être activées en complément des mesures permanentes de sécurité et selon les domaines concernés par la menace (aéroports, gares, lieux de cultes, etc.). Ce niveau de sécurité renforcée peut s’appliquer à l’ensemble du territoire national. Une partie des mesures contenues par le niveau 3 sont classées confidentiel défense.