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Sous-marins : la fabrication de la coque des futurs SNLE 3G lancée à Cherbourg

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Ce mercredi, la découpe de la première tôle du premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de troisième génération marque le début des travaux de coque de ce programme. Quatre navires doivent sortir des ateliers cherbourgeois d'ici 2050.

Une machine de découpe au jet d'eau a été activée pour marquer cette étape importante dans la réalisation des SNLE 3G Une machine de découpe au jet d'eau a été activée pour marquer cette étape importante dans la réalisation des SNLE 3G
Une machine de découpe au jet d'eau a été activée pour marquer cette étape importante dans la réalisation des SNLE 3G - Jean-Claude Moschetti / Naval Group

C'est un geste symbolique qui met en avant le savoir-faire industriel cherbourgeois et lance la fabrication de la coque du premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de troisième génération (SNLE 3G). Ce mercredi, plus de 200 personnes se sont réunies dans le bâtiment Olsen du site Naval Group de Cherbourg.

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Vers 15h30, Caroline, Guillaume et Julien, trois salariés du site cherbourgeois, actionnent un levier de manœuvre provenant de l'Inflexible, SNLE de première génération, en déconstruction à Cherbourg. "Comme un passage de témoin, comme une passerelle entre les siècles, comme un lien entre un passé et un futur. Une permanence et une continuité de notre action pour donner à la France les moyens de sa puissance", explique le PDG de Naval Group, Pierre-Eric Pommellet. L'imposante machine se met en marche : un jet d'eau vient découper l'acier.

Le programme SNLE 3G s'inscrit dans le temps long : après la première série des Redoutable, puis celle des Triomphant, cette troisième génération doit "assurer la posture de dissuasion française jusqu'à la fin du XXIe siècle". "On hérite dans la Marine de plus de cinquante ans de patrouille ininterrompue de SNL. Nous bâtissons ici les cinquante prochaines années. Ça fait un siècle, trois générations, vingt quinquennats. De quoi avoir un peu le vertige quand on parle d'instantanéité au quotidien", sourit l'amiral Nicolas Vaujour, chef d'état-major de la Marine.

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"L'objet le plus complexe de la planète"

Plus discret, furtif, doté d'un système d'armement de haute technologie… La construction d'un SNLE 3G nécessite l'intégration de près de 100.000 appareils et des centaines de kilomètres de câbles et de circuits. "C'est aujourd'hui l'objet le plus complexe de la planète. Il y a quelque temps, c'était la navette spatiale. Un SNLE, c'est un bateau de plusieurs milliers de tonnes qui va naviguer sous l'eau avec un équipage d'une centaine de personnes motorisé par une centrale nucléaire et avec un mini Kourou à bord", explique le directeur général de l'Armement, Emmanuel Chiva.

Un SNLE 3G pourra accueillir un équipage de 110 hommes. "Le commandant, le patron du pont, le chimiste et les instrumentistes de ce premier SNLE de troisième génération sont déjà dans la Marine. Ils ne le savent probablement pas, mais je compte déjà sur eux pour que l'aventure technique de la construction de ce navire prenne un jour le goût des embruns", ajoute l'amiral Vaujour.

Les premières études sur les SNLE 3G ont été réalisées dès 2007. Le lancement officiel a eu lieu en février 2021. La production des composants principaux de la chaufferie nucléaire et de la propulsion (notamment de la cuve du sous-marin) a déjà débuté sur le site de Nantes-Indret. Là, mars 2024, c'est le début de la fabrication de la coque, la spécialité de Cherbourg.

"Ce programme marque une nouvelle aventure industrielle majeure", a souligné le PDG de Naval Group, Pierre-Eric Pommellet
"Ce programme marque une nouvelle aventure industrielle majeure", a souligné le PDG de Naval Group, Pierre-Eric Pommellet - Jean-Claude Moschetti / Naval Group
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Plus de 400 entreprises

Le SNLE 3G représente 15 millions d'heures d'études et 20 millions d'heures de construction pour chaque navire, ce qui fait un total de plus de 100 millions d'heures de travail. "Nous pouvons collectivement être fiers de ce que nous avons fait. Fier de quoi ? Nous sommes capables de nous projeter ensemble au service de la souveraineté de notre pays et de la dissuasion française. Fier de cette génération de femmes et d'hommes impliqués sur ce programme et de celles qui le seront à l'avenir", résume le PDG de Naval Group.

Cette nouvelle aventure industrielle mobilise déjà 1.200 personnes, dont la moitié à Cherbourg. Au plus fort de la construction de ces quatre sous-marins, elles seront 3.000 sur les différents sites du groupe. Plus de 400 entreprises très majoritairement françaises sont mobilisées pour ce programme.

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