LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Dette : le réveil douloureux du gouvernement

Bruno Le Maire, à l'Assemblée nationale, le 19 mars 2024.
Bruno Le Maire, à l'Assemblée nationale, le 19 mars 2024. © Mathilde Kaczkowski / Hans Lucas via AFP
Laurence Ferrari

LE REGARD - La publication des chiffres des déficits en ce début de semaine par l'Insee a confirmé le dérapage des finances françaises. Dure réalité à admettre pour le gouvernement et nouvelle occasion de dénoncer, pour les oppositions.

C’est un réveil douloureux pour l’exécutif qui semble réaliser l’énormité de la dette (110,6 % du PIB) et du déficit public (5,5 %) qui pèse sur les épaules des Français. Une dette qui a augmenté de près de 1 000 milliards d’euros entre 2017 et 2024 et qui nous place en 25e position dans l’Union européenne sur… 27, c’est-à-dire juste devant les lanternes rouges que sont la Grèce et l’Italie.

Publicité
La suite après cette publicité

Voilà pour la réalité des faits et des chiffres. Alors certes il y a eu la crise du Covid. Mais elle a touché tous les pays, et tous n’ont pas pris la même pente glissante que la France. L’Allemagne a par exemple soutenu ses entreprises avant de ramener rapidement son déficit sous les 2 % en se serrant la ceinture, ce qui a plombé sa croissance mais sauvé ses finances.

La publication des chiffres de l’Insee en début de semaine a sonné comme un électrochoc dans la classe politique en provoquant une bronca du côté des oppositions, qui n’ont pourtant de cesse de vilipender le gouvernement dès lors qu’il propose de réduire les dépenses publiques ou de reformer notre système de retraites. L’occasion était trop belle pour le député LIOT Charles Amédée de Courson, le vétéran de l’Assemblée, d’égratigner l’inconséquence française estimant que sur les 1 000 milliards d’augmentation de la dette, seuls 260 sont réellement imputables au covid, au plan de relance et à la crise énergétique liée au conflit russo-ukrainien, et d’accabler au passage, Bruno le Maire, aux manettes à Bercy depuis plus de 7 ans désormais.

Vivre au-dessus de ses moyens

Au-delà des querelles politiques, il y a urgence à prendre conscience que l’État français ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens comme il le fait depuis des décennies. François Fillon disait déjà en 2007 qu’il était à la tête d’un état en faillite et… rien ne s’est passé depuis !

Dans les années à venir, c’est notre modèle social tout entier qui risque d’être remis en cause par le mur qui se dresse devant nous. Gabriel Attal va sans doute annoncer ce soir au « 20 heures » de TF1 une nouvelle réforme de l’assurance chômage qui sera nettement moins généreuse, sans oublier un coup de rabot sur la prise en charge des frais de taxis par l’Assurance maladie ou encore le doublement de la franchise sur les médicaments.

La suite après cette publicité

Tout cela ne sera hélas, pas suffisant car la rupture de confiance entre les Français et leurs dirigeants ne permettra pas la réforme en profondeur qui serait nécessaire pour remettre le pays sur les rails de la croissance et de la maîtrise des déficits publics. Gageons que les programmes des futurs candidats pour 2027 qui piaffent déjà dans l’écurie, ne contiendront pas non plus de grandes mesures d’économies par peur d’être trop impopulaires.

Contenus sponsorisés

Publicité