Suppression de l'élection du président au suffrage universel direct : la proposition choc d'un député MoDem
Le député MoDem Erwan Balanant a suscité la polémique en déposant un amendement visant à modifier les modalités d’élection du président de la République. Cette proposition a été rejetée, mais le Rassemblement national a tout de même affiché son indignation.
Député MoDem du Finistère, Erwan Balanant n’est pas le nom le plus connu de l'hémicycle, mais se retrouve tout de même dans l'œil du cyclone pour avoir déposé, mercredi 27 mars, un amendement visant à supprimer le suffrage universel direct. Après la demande d’une suppression du 49-3 de la part de Jérémie Iordanoff, député Nupes de l’Isère, le député centriste a opté pour la provocation : « Il y avait d’autres sujets qui nous permettaient d’avoir ce débat autour de la Constitution. Je dis : “Chiche, révisons”. »
Son amendement, finalement rejeté, appelait à ce que le chef de l’État soit élu « pour sept ans par un collège électoral », remettant ainsi en cause l’article 6 de la Constitution de la Ve République qui prévoit que le président de la République est élu pour « cinq ans au suffrage universel direct ». Pas vraiment convaincu lui-même de sa proposition, le vice-président de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République souhaitait surtout « ouvrir un débat sur la forte présidentialisation de la Ve République et ses conséquences ».
Le RN est monté au créneau
Pascale Bordes, députée Rassemblement national du Gard, lui a aussitôt rétorqué : « Je veux bien qu’on débatte de tout, pour la beauté du débat, mais il y a quand même des choses qui sont dites. [...] Ce sont des sujets extrêmement graves qui ne peuvent pas être débattus au débotté d’une niche parlementaire, c’est au peuple de décider, il faut un référendum. » Dans la foulée, ce parti a publié un message sur les réseaux sociaux titré « Alerte démocratie ! », appelant le MoDem et François Bayrou, président du parti, à « clarifier leur position sur ce sinistre projet ».
« Terrible bêtise du RN qui fait croire à ses sympathisants qu’une élection du président par un collège électoral serait un dessaisissement démocratique – c’est soit une mauvaise foi crasse, soit une ignorance inquiétante », a sèchement répondu Erwan Balanant, renvoyant à la révision constitutionnelle et le référendum de 1962.
Ancien membre du RN, aujourd’hui président du parti Les Patriotes, Florian Philippot a aussi fustigé cet amendement, à travers un communiqué publié sur les réseaux sociaux : « Effacés les Français ! Effacé le référendum voulu par le général de Gaulle en 1962 et adopté par plus de 62% des Français ! Macron cherche tous les moyens pour contourner le peuple, pour contourner le droit et pour se maintenir un troisième mandat ! Bloquons tous ces gens ! ».
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