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The Last Dinner Party : princesses punk

Autour de la chanteuse Abigail Morris, au centre, de g. à dr., la guitariste Emily Roberts, la bassiste Georgia Davies, la guitariste<br />
Lizzie Mayland et Aurora Nishevci (au clavier).
Autour de la chanteuse Abigail Morris, au centre, de g. à dr., la guitariste Emily Roberts, la bassiste Georgia Davies, la guitariste Lizzie Mayland et Aurora Nishevci (au clavier). © Hélène Pambrun / Paris Match
Chloé Elbaz

Les cinq jeunes Anglaises de The Last Dinner Party sont la nouvelle sensation outre-Manche. Et bientôt dans le monde entier. Rencontre.

La nouvelle sensation de la scène indie, ce sont elles. Déjà un phénomène au Royaume-Uni, récompensé par le Brit Award for Rising Star en décembre 2023, The Last Dinner Party remporte ensuite le prix Sound of 2024 de la BBC, qui couronne l’artiste émergent le plus talentueux.

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À l’occasion de la sortie de leur album « Prelude to ecstasy », les cinq filles sont en tournée à travers l’Europe, et leur récente escale à Paris, le 20 février dernier, a impressionné avec sa pop baroque sortie des enfers. Dans l’intimité de la Maroquinerie, leur performance fut une liturgie punk.


L’inspiration pour le nom du groupe a éclos dans la pénombre d’une nuit festive. « Nous avons voulu donner l’impression d’assister à un grand dîner de débauche d’où l’on repart rassasié et excité », résume la chanteuse, Abigail Morris. Le show, elles connaissent : elles ont fait la première partie des Rolling Stones à Hyde Park en 2022. « Nous ne les avons ni vus ni rencontrés. C’était la plus grande scène que j’aie jamais vue de ma vie, se souvient la guitariste Lizzie Mayland. Ç’a été un grand jour, mais aussi une expérience vraiment bizarre. On ne s’en est jamais remises. »

 Il est fort probable que nous fassions une pause pour reprendre notre parcours universitaire 

 


Les thématiques de leurs chansons résonnent aux oreilles de la génération Z. « Nous parlons de nos expériences, quelles qu’elles soient : féministe, queer, gender fluid. En termes d’écriture, rien n’est planifié, l’authenticité est notre mantra, explique Abigail. Nos trois thèmes de prédilection sont le sexe, les chagrins d’amour et la religion. » Leur jeunesse insolente les pousse à partager le même enthousiasme que leur public. « Il y a une réelle envie de changer le monde qui, j’espère, ne s’éteindra pas, poursuit Lizzie. Je ne sais pas pourquoi cela disparaît chez tant d’adultes, c’est si triste. »

Elles font partie de cette génération dont les études ont été bouleversées par la pandémie. « Mes années universitaires ont été très compliquées à cause du Covid, reprend Abigail. J’ai étudié la littérature anglaise. J’ai une véritable soif d’apprendre, de creuser, de passer de l’autre côté du miroir et de rédiger des essais. Il est fort probable que nous fassions une pause pour reprendre notre parcours universitaire. »

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Nous cherchons à travailler avec des femmes puissantes, dans cette industrie de la musique tellement dominée par les hommes

Lizzie


Leur aura évoque les sœurs Lisbon dans « Virgin Suicides », des jeunes femmes unies qui traversent ensemble les tumultes du passage de l’adolescence à l’âge adulte. « Le cinéma exerce une grande influence sur nous, tant sur le plan visuel que sonore, précise ­Abigail. Le clip de “Nothing Matters” fait référence au film de Sofia Coppola. » Et Lizzie ajoute : « Nous cherchons à travailler avec des femmes puissantes, dans cette industrie de la musique tellement dominée par les hommes. » Le combat féministe n’est jamais très loin : « Nous suivons évidemment les traces de celles qui nous ont précédées. Ça trans­paraît dans notre musique, tout comme les questions de genre. »

 Le plaisir sexuel est souvent assimilé à l’extase spirituelle 

Abigail

Dans leur univers visuel et musical se mêlent sexe et religion, comme un défi à tous les puritanismes. Abigail sourit : « Il y a une raison pour laquelle la religion, le sexe et l’amour vont toujours ensemble dans l’art : le plaisir sexuel est souvent assimilé à l’extase spirituelle. Et réciproquement. » Punk jusqu’au bout des ongles, Lizzie renchérit : « L’Église catholique est tout simplement sauvage et manifestement diabolique. » Avant qu’Abigail ne conclue, dans un sourire d’ange : « Je blasphème volontiers… »

Prelude to Ecstasy» (Universal)
Prelude to Ecstasy» (Universal) © DR ​

 

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