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Euro 2024 : la Mannschaft ne convainc pas les Allemands

INTERROGATIONS. Malgré sa victoire hier soir à Lyon contre l'équipe de France, le pays organisateur de l’Euro a du mal à retrouver la foi pour son équipe.

Lutz Hirsch , Mis à jour le
Un supporter allemand à l'Allianz Arena en juin 2021, à Munich.
Un supporter allemand à l'Allianz Arena en juin 2021, à Munich. MAXPPP / © Frank Hoermann/Picture alliance

Seulement trois victoires lors de ses onze derniers matchs depuis son élimination dès la phase de groupes de la Coupe du monde 2022, coincée entre le Mexique (15e) et le Sénégal (17e) à une peu reluisante seizième place au classement FIFA et un niveau de jeu médiocre depuis de longs mois : à 82 jours du match d’ouverture du championnat d’Europe face à l’Écosse à Munich, l’équipe d’Allemagne traverse une crise sportive sans précédent.

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Depuis sa demi-finale perdue contre l’équipe de France (1-2) à l’Euro 2016, l’équipe quadruple championne du monde (1954, 1974, 1990 et 2014) connaît une descente aux enfers qu’elle ne parvient pas à enrayer. Si le football reste le sport numéro un de l’autre côté du Rhin, beaucoup d’Allemands ont pris leurs distances avec leur sélection.

« Je ne regarde plus les matchs de la Nationalmannschaft depuis trois ans, confie Alex, abonné au Borussia Mönchengladbach depuis 1992. Après notre victoire au Brésil en 2014, nos joueurs et nos responsables ont pris la grosse tête et, aujourd’hui, il n’y a plus aucune relève. Je ne vois pas comment l’Allemagne pourrait redevenir compétitive au plus haut niveau à court et moyen termes. Je ne serais pas étonné qu’elle ne soit pas qualifiée pour la prochaine Coupe du monde, ce qui serait une première. »​

Maillot rose et mauve

Après douze ans du règne de Joachim Löw, le sélectionneur Hansi Flick n’est pas parvenu à relancer une équipe amorphe, manquant de personnalité et d’agressivité, soit exactement ce qui a fait sa grande force pendant plusieurs décennies. « Notre équipe nationale manque de tout : de défenseurs, de milieux et d’attaquants de classe mondiale, lâche Felix Magath, qui a porté à 43 reprises le maillot de la sélection allemande et entraîné notamment le Bayern Munich entre 2004 et 2007. Mais c’est typiquement allemand de tout voir en noir ou blanc. Il suffira d’une bonne entame à l’Euro pour enclencher une certaine euphorie. Si le pays est aujourd’hui très pessimiste, il faut tout de même y croire. Je ne peux pas imaginer l’Allemagne se rater à domicile dans une compétition d’une telle envergure. »

Inquiétude concernant les performances de la Mannschaft 

Du côté du comité d’organisation présidé par l’ancien capitaine Philipp Lahm, l’inquiétude se focalise aussi sur les performances de l’équipe nationale, bien plus que sur les éventuels débordements qui pourraient se produire entre groupes de hooligans ou sur des attentats terroristes qui guetteraient également l’événement.

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Chez les politiques, les tensions sont de plus en plus vives entre le courant « wokiste » qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans le nord du pays et les partis plus conservateurs au sud, notamment en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg. En cause notamment, la décision du comité d’organisation de favoriser, lors de la compétition, des produits végan et des toilettes unisexes, qui sont loin de faire l’unanimité. Sans parler du maillot « extérieur » de l’Allemagne, rose et mauve, qui, très éloigné des couleurs nationales, a suscité de nombreuses polémiques.

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