Mues, cycles et classes d’âges chez le Goéland cendré (Larus canus)

Goélands cendrés (Larus canus canus) adultes de la sous-espèce nominale

Goélands cendrés (Larus canus canus) adultes de la sous-espèce nominale en plumage nuptial à Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne) en mai 2010 : notez (1) le petit bec jaune-vert sans tache rouge, (2) le dessus gris moyen, (3) le grand « croissant » blanc sur les rémiges tertiaires et (4) les pattes verdâtres (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : 4028mdk09 / Wikimedia Commons

Pour décrire les plumages des goélands, qui sont déterminés par la succession des mues, on parle d’années calendaires ou civiles (allant du 1er janvier au 31 décembre) ou de cycles. Un cycle est compris entre deux mues complètes (= qui incluent le remplacement des rémiges primaires internes) : le premier cycle commence ainsi avec le plumage juvénile, le second avec le début de la première mue complète qui se déroule au cours de la seconde année civile de l’oiseau, etc. 
Si l’on utilise les années calendaires, on parle d’oiseaux de premier hiver, de premier été, etc. C’est souvent ainsi que l’on décrit la succession des plumages dans les guides d’identification.
Le Goéland cendré atteint l’âge adulte au cours de sa troisième année et il existe donc trois classes d’âges : oiseaux de première année (de premier hiver et de premier été), de deuxième année (de deuxième hiver et de deuxième été) et adulte (internuptial et nuptial).

Description du Goéland cendré en fonction de l’âge

Longueur : 39 – 42 cm.

Envergure : 108 – 119 cm.

Description : le Goéland cendré est nettement plus petit qu’un Goéland argenté (L. argentatus) ou leucophée (L. michahellis), avec une envergure à peine supérieure à celle de la Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus). Son bec est nettement plus fin et petit que les goélands plus grands, sans tache rouge, quelque soit l’âge ou la saison. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel.

Adulte en plumage nuptial : ce plumage est acquis suite à une mue partielle qui se déroule de mars à mai. L’adulte de la sous-espèce nominale, qui niche en petit nombre en France, a le manteau et une grande partie du dessus des ailes gris cendré, la tête, le cou, le dessous du corps et la queue blanc pur, l’iris sombre et le cercle orbital rouge. L’extrémité de ses ailes est en grande partie noire (dessus et dessous), et un large miroir blanc est visible à l’extrémité des deux rémiges primaires les plus externes (P9 et P10). Le dessous des ailes est en grande partie blanc, à l’exception de leur extrémité.
Les rémiges secondaires sont grises à pointe blanche, formant un « bord de fuite » blanc. Un grand croissant blanc est souvent visible au niveau des tertiaires. Sa tête est entièrement blanche et son bec et ses pattes sont jaune-verdâtre.

Adulte en plumage internuptial : ce plumage est acquis suite à une mue complète qui se déroule de juin à octobre. L’adulte en plumage internuptial présente des stries gris brun sur la tête et sur le cou (chez la sous-espèce nominale). Ses pattes et son bec sont plus ternes qu’au printemps, avec une étroite barre sombre verticale sur ce dernier.

Goéland cendré (Larus canus canus)  juvénile

Goéland cendré (Larus canus canus) juvénile en Suède le 20 août 2015 : notez (1) le bec à base rosâtre, (2) l’avant blanc de la tête, (3) l’arrière de la tête et les côtés du cou striés de brun, (4) le dessus des ailes au motif écailleux brun et noir, (5) l’extrémité brun noir des ailes et (6) les pattes rosâtres (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Åsa Berndtsson / Wikimedia Commons

Juvénile : le jeune a le front et la gorge blancs, la calotte, la nuque et la zone auriculaire striées de brun-chamois (chez la sous-espèce nominale), formant une sorte de collier allant des côtés de la poitrine au haut de la poitrine et aux flancs. Le ventre et le bas-ventre sont blancs. Le manteau et les scapulaires présentent un motif écailleux (centre des plumes sombre et bordure pâle), l’extrémité des ailes est brun-noir sans miroir blanc et la queue est blanche avec une large barre subterminale noire. Le bec est sombre avec une base rosâtre, et les pattes sont rosâtres.

Oiseau de premier hiver : en automne (de l’été à septembre), une mue partielle touche le corps et la tête du juvénile, qui acquiert alors son plumage de premier hiver. La tête et le cou sont encore fortement tachetés de brun (chez la sous-espèce nominale), mais le manteau et les scapulaires deviennent gris cendré.

Oiseau de premier été : au printemps suivant (= lors de la seconde année calendaire), une mue partielle débutant en février et se terminant en avril permet d’acquérir le plumage de premier été. La tête devient alors nettement plus blanche, les stries gris-brun étant confinées à la calotte et à l’arrière du cou, le manteau et les scapulaires deviennent gris clair, tandis que les rémiges tertiaires et primaires, les couvertures alaires et les rectrices (queue) ne sont pas changées et pâlissent. Les pattes sont grisâtres.

Oiseau de second hiver : de juin à octobre de la seconde année calendaire, une mue complète se déroule et l’oiseau acquiert son plumage de second hiver. La tête et l’arrière du cou sont alors fortement striés de brun (chez la sous-espèce nominale), ces marques formant un collier qui descend le long des côtés de la poitrine. Les parties inférieures, les couvertures caudales et le croupion deviennent blancs. Le noir du dessus de l’aile est nettement plus étendu, atteignant les rémiges primaires P4 et même P3. Les grandes et moyennes couvertures sont également en partie noires, ainsi que le poignet. Les pointes des rémiges primaires externes s’usent rapidement et les miroirs blancs des rémiges primaires P9 et P10 sont très petits. La queue devient entièrement blanche.

Goéland cendré (Larus canus canus) adulte en plumage internuptial

Goéland cendré (Larus canus canus) adulte de la sous-espèce nominale en plumage internuptial à Stevenage, dans le Hertfordshire (Grande-Bretagne), le 25 janvier 2013 : notez (1) le petit bec jaune-vert barré de noir, (2) l’iris sombre, (3) la tête striée de sombre, (4) le manteau et le dessus des ailes gris moyen, (5) le grand « croissant » blanc sur les rémiges tertiaires et (6) les pattes verdâtres (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Peter O’Connor / Wikimedia Commons

Oiseau de deuxième été : au printemps de la troisième année calendaire, une mue partielle commence en février et se termine en avril, conduisant les oiseaux vers leur plumage de deuxième été. La tête devient presque entièrement blanche, avec seulement quelques marques sombres chez certains oiseaux. La zone noire à l’extrémité du dessus de l’aile se réduit.

Oiseau de troisième hiver (= adulte en plumage internuptial) : du début de l’été au mois d’octobre, une mue complète se déroule et l’oiseau acquiert son plumage de troisième hiver, qui correspond à celui de l’adulte en plumage internuptial. La tête est alors blanche avec des stries sombres (chez la sous-espèce nominale), tandis que les parties inférieures, la queue et le croupion sont blancs.

Voix : ses cris de contact sont rauques et stridents. Son cri d’alarme est constitué du même cri, mais répété et plus sonore. Lorsqu’il est inquiet, il émet un « gag-ag-ag » typique. Son cri de parade est sonore et perçant.

Habitats : le Goéland cendré niche sur les côtes rocheuses et sablonneuses, ainsi que sur les bancs de graviers et de sable le long des cours d’eau, mais aussi dans les landes et les prairies, jusqu’à 1 400 mètres d’altitude. Après la reproduction, les Goélands cendrés se rassemblent dans les estuaires et sur les plages, les pâtures et dans les champs et forment des dortoirs sur de grands plans d’eau (lire Les pré-dortoirs, dortoirs et post-dortoirs chez les oiseaux).

Aire de répartition et sous-espèces

Le Goéland cendré a une vaste aire de répartition qui s’étend des îles britanniques (et de l’Islande ?) à l’Extrême-Orient russe en passant par le nord-ouest, le nord et le centre de l’Europe, l’ouest de la Russie, le nord de la Mongolie, la Sibérie et l’île de Sakhaline (Russie). Il hiverne dans l’Atlantique du Nord-Ouest, en Europe de l’Ouest, dans le bassin méditerranéen, en Moyen-Orient, en Asie centrale (mers Noire et Caspienne) et l’est de l’Asie.

Aire de répartition du Goéland cendré (Larus canus)

Aire de répartition du Goéland cendré (Larus canus) : (A) Goéland cendré nominal (L. c. canus), (B) zone d’hybridation, (C) Goéland cendré de Russie (L. c. heinei) et (D) sous-espèce L. c. kamtschatschensis. En bleu, zone d’hivernage.  
Carte : Ornithomedia.com  

Trois sous-espèces sont reconnues :

  • L. c. canus : des îles britanniques au nord-ouest de la Russie (côtes de la mer Blanche).
  • L. c. heinei (Goéland cendré de Russie) : du nord-ouest de la Russie (baie de la Dvina) au fleuve Léna (Sibérie orientale). La limite occidentale de la répartition de cette sous-espèce est mal connue., et les distributions de cette sous-espèce et de L. c. canus se chevauchent à l’ouest de Moscou où des oiseaux intermédiaires sont visibles.
  • L. c. kamtschatschensis : dans l’Extrême-Orient russe et sur l’île de Sakhaline.

La sous-espèce nord-américaine L. c. brachyrhynchus, qui niche dans le nord-ouest du continent, a été élevée au rang d’espèce distincte : le Goéland à bec court (L. brachyrhynchus).

Statut du Goéland cendré de Russie en Europe de l’Ouest

Les critères d’identification de la sous-espèce heinei étant encore peu connus parmi les observateurs, son statut exact en Europe de l’Ouest est incertain, mais selon le British Birds Rarities Committee (BBRC), elle serait une visiteuse rare, mais pas exceptionnelle en hiver : sur son site web, il est indiqué qu’au moins trois oiseaux sur un échantillon de 250 Goélands cendrés capturés puis mesurés dans le sud et l’est de l’Angleterre (soit plus de 1 %) appartenaient probablement à cette sous-espèce d’après la longueur de leurs ailes, même si ce critère n’est pas suffisant pour confirmer son identification, d’autant plus que les individus les plus susceptibles d’atteindre l’ouest du continent proviennent du nord-ouest de la Russie, où L. c. canus et L. c. heinei cohabitent et s’hybrident parfois. En tout cas, il serait intéressant d’accorder davantage d’attention aux rassemblements de Goélands cendrés entre novembre et mars.
Sur son site web Perdix Birder, Jamie Partridge a publié plusieurs photos (utilisées dans cet article) de trois probables Goélands cendrés de Russie de premier et de second cycles prises entre décembre 2023 et février 2024 dans le Kent (sud-est du Royaume-Uni), suggérant que cette sous-espèce pourrait être régulière en petit nombre. 

Critères de taille et de silhouette du Goéland cendré de Russie

Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de second  hiver

Probable Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de second cycle (second hiver) sur la Shakespeare Beach à Douvres dans le Kent (Grande-Bretagne) le 18 janvier 2024 : notez (1) le bec assez long, (2) la tête entièrement blanche, (3) les stries brunes limitées au niveau du cou, (4) le dessus gris assez sombre, (5) les traces de plumes brunes sur les couvertures, (6) les longues ailes et la grande étendue de noir à leur extrémité, (7) les miroirs blancs de petite taille (voire absents) sur les rémiges primaires P8 et P9, (8) la marque noire sur la rémige primaire P4 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jamie Partridge / Perdix Birder

Le Goéland cendré de Russie (L. c. heinei) est assez difficile à distinguer de la sous-espèce nominale qui niche en Europe (y compris en France en petit nombre), mais plusieurs critères peuvent permettre d’identifier les oiseaux typiques (les individus au phénotype intermédiaire provenant de l’ouest de l’aire de répartition de cette sous-espèce sont parfois impossibles à différencier de la sous-espèce nominale). Il est nécessaire de combiner le maximum de critères (plumage des parties supérieures, couleurs du bec et des pattes et silhouette) pour parvenir à une identification fiable (ou en tout cas la plus fiable possible).

  • Le Goéland cendré de Russie est un peu plus grand que la sous-espèce nominale, même s’il existe des variations. En outre, chez ces deux sous-espèces, les femelles sont nettement plus grandes que les mâles, ce qui complique les choses.
  • Il a des ailes nettement plus longues et plus pointues que la sous-espèce nominale, ce qui lui donne une silhouette plus gracieuse en vol. Ce critère est également visible quand l’oiseau est posé, par comparaison directe.
  • Le dessus de sa tête est plus plat et son front est moins abrupt, plus incliné.
  • Il est moins massif, avec notamment une poitrine moins « puissante ».
  • Son bec est plus long et plus fin (à titre d’indication, la longueur totale moyenne du bec et de la tête des oiseaux écossais est de 90 mm, alors qu’elle dépasse probablement 95 mm chez les oiseaux russes).

Critères d’identification du Goéland cendré de Russie adulte

En Europe de l’Ouest, la sous-espèce L. c. heinei est plus susceptible d’être notée en hiver que durant le reste de l’année, et il est donc nettement plus probable d’observer un adulte en plumage internuptial qu’en plumage nuptial.

  • Les parties supérieures (manteau et dessus des ailes) de l’adulte sont d’un gris plus foncé que celles de la sous-espèce nominale, même si ce critère n’est pas totalement fiable, car il existe des chevauchements dans les nuances de gris entre les deux taxons. Selon l’échelle de Kodak (lire Un outil pour identifier les Laridés adultes : la « Kodak Gray Scale »), le gris de la sous-espèce nominale est compris entre cinq et sept, alors que celui de la sous-espèce de Russie varie entre cinq et neuf. Le gris de la sous-espèce nominale du Goéland cendré est comparable à celui du Goéland leucophée et un peu plus pâle que celui de la Mouette tridactyle (Rissa tridactyla), alors que le gris du Goéland cendré de Russie se rapproche parfois de celui de la sous-espèce graellsii du Goéland brun (L. fuscus). Le Goéland cendré de Russie apparaît donc globalement plus contrasté dessus, ce qui peut aider à le repérer dans un groupe de Goélands cendrés nominaux.
Goélands cendrés (Larus canus)

Goélands cendrés de la sous-espèce nominale (Larus canus canus) adulte en hiver (à gauche) et de Russie (Larus canus heinei) de second hiver devant la Shakespeare Beach à Douvres dans le Kent (Grande-Bretagne) le 18 février 2024 :  notez (1) le bec plus long (critère peu visible), (2) la tête entièrement blanche (non striée), (3) le dessus gris plus sombre et (4) les ailes plus longues (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jamie Partridge / Perdix Birder

  • En hiver, la tête et la poitrine du Goéland cendré de Russie adulte sont presque entièrement blanches, à part un léger « collier » de stries brunes arrondies sur le cou (« boa » sombre). Cela lui donne un peu une « allure » de Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte en hiver (lire Un guide photographique pour identifier le Goéland pontique en automne et en hiver). Le Goéland cendré nominal adulte en hiver a la tête (couronne, nuque et zone auriculaire) et parfois la poitrine souvent assez fortement striées de sombre.
  • L’iris du Goéland cendré de Russie est plus pâle (chez près de 45 % des oiseaux), et parfois même assez clair (chez près de 20 % des oiseaux), voire même jaune comme le Goéland à bec cerclé (L. delawarensis), alors que le Goéland cendré nominal a généralement les yeux sombres.
  • Le bec et les pattes du Goéland cendré de Russie sont d’un jaune plus brillant, y compris en hiver, alors que chez le Goéland cendré nominal, ils sont plutôt ternes et verdâtres.
  • Les couleurs de l’extrémité du dessus des ailes du Goéland cendré de Russie constituent un important critère d’identification. L’étendue du noir est nettement plus grande que chez la sous-espèce nominale, ce qui peut être noté même lorsque l’oiseau est posé. Le noir des rémiges primaires externes P8 et P9 se poursuit sur les couvertures primaires, et cette couleur s’étend souvent jusqu’à la rémige primaire P4 (voire sur la P3). Sur la rémige P5, une bande noire complète est souvent présente (visible chez seulement 25 % des adultes de la sous-espèce nominale). Par ailleurs, le miroir blanc visible à l’extrémité des rémiges primaires P8 et P9 du Goéland cendré de Russie est nettement plus petit (il n’y a même parfois pas de miroir blanc sur la P8) que chez la sous-espèce nominale. Enfin, la rémige primaire P8 ne présente pas de ‘langue » (= introgression ou avancée) blanche « pénétrant » dans la partie noire de la plume, et cette langue est très limitée sur la rémige P7.

Critères d’identification des Goélands cendrés de Russie de deuxième hiver et de deuxième été (= de second cycle)

Par rapport aux Goélands cendrés de la sous-espèce nominale de deuxième hiver et de deuxième été, les Goélands cendrés de Russie du même âge ont :

  • le manteau et le dessus des ailes d’un gris plus sombre;
  • des stries sombres sur la tête limitées au cou (« boa » sombre);
  • des marques noires plus nombreuses sur la queue;
  • des stries noires souvent plus nombreuses sur les grandes couvertures externes, visibles en vol;
  • l’iris parfois assez pâle;
  • un bec à la base rose, jaune ou orange plus fortement colorée (rose pâle chez la sous-espèce nominale).

Le dessin de l’extrémité du dessus de leurs ailes (étendue du noir sur les rémiges primaires et du miroir blanc) est par ailleurs à peu près comparable à celui de l’adulte : ce critère d’identification, déjà décrit plus haut, est donc également valable pour les oiseaux de second cycle.

Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de second  hiver

Probable Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de second hiver sur la Shakespeare Beach à Douvres dans le Kent (Grande-Bretagne) le 18 février 2024 : notez (1) le bec assez long, (2) l’iris relativement pâle (voir détail ci-contre), (3) les stries brunes limitées au cou, (4) la grande étendue de noir sur le dessus de l’aile, (5) le petit miroir blanc sur la rémige primaire P9, (6) l’absence de « langues » blanches sur les primaires P7 et P8 et (7) la marque sombre sur la rémige P4 (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jamie Partridge / Perdix Birder

Détail de la tête d'un Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de second  hiver

Détail de la tête d’un probable Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de second hiver sur la Shakespeare Beach à Douvres dans le Kent (Grande-Bretagne) le 18 février 2024 : notez (1) le bec assez long, (2) l’iris assez pâle et (3) la tête blanche, avec le stries sombres limitées sur le cou (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jamie Partridge / Perdix Birder

Critères d’identification des Goélands cendrés de Russie de premier hiver et de premier été (= de premier cycle)

Par rapport aux Goélands cendrés de la sous-espèce nominale de deuxième hiver et de deuxième été, les Goélands cendrés de Russie du même âge ont :

  • un manteau et les scapulaires d’un gris plus sombre et plus souvent parsemés de plumes brunâtres, ces « vestiges » du plumage juvénile ayant tendance a être conservés plus longtemps (parfois jusqu’en décembre);
  • une tête généralement plus uniformément blanche, à l’exception de marques sombres au niveau du cou (« boa » sombre), rappelant ainsi le Goéland pontique de premier cycle. Leur poitrine est aussi plus uniformément blanche;
  • les sus-caudales et les rectrices externes à la base du dessus de la queue plus uniformément blanches (moins de marques sombres) contrastant donc fortement avec la large barre terminale noire;
  • le dessous des ailes globalement plus pâle, les couvertures sous-alaires et les axillaires étant souvent peu marquées. Le bord de fuite sombre contraste donc plus nettement avec le reste du dessous de l’aile;
  • un bec à la base rose, jaune ou orange plus fortement colorée (rose pâle chez la sous-espèce nominale).
Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de premier hiver

Probable Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de premier hiver sur la Shakespeare Beach à Douvres dans le Kent (Grande-Bretagne) le 27 décembre 2023 : notez (1) le bec à base rose bien colorée, (2) l’iris sombre, (3) la tête presque entièrement blanche (à l’exception du collier strié), (4) le manteau gris sombre, (5) le dessus des ailes brunâtre, (6) les sus-caudales et le dessus de la queue presque entièrement blanc et (7) la barre terminale noire (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jamie Partridge / Perdix Birder

Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de premier hiver

Probable Goéland cendré de Russie (Larus canus heinei) de premier hiver sur la Shakespeare Beach à Douvres dans le Kent (Grande-Bretagne) le 27 décembre 2023  : notez (1) le bec à base rose bien colorée, (2) la tête presque entièrement blanche, (3) la poitrine blanche, (4) le dessous de l’aile globalement pâle et (5) le bord de fuite sombre contrastant avec le reste du dessous de l’aile (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jamie Partridge / Perdix Birder

En résumé

En résumé, pour repérer un éventuel Goéland cendré de Russie dans un groupe hivernal de Goélands cendrés nominaux, il faudra notamment noter les éléments suivants :

  • une plus grande taille;
  • des ailes plus longues;
  • davantage de noir à l’extrémité du dessus de l’aile (pour les adultes et les oiseaux de second cycle).
  • une tête et une base de la queue plus uniformément blanches.