Rupture du ramadan : l'imam Chalghoumi mobilise contre l'islamisme radical
Pour la 15ème année consécutive, l'imam Hassen Chalghoumi, fervent défenseur du dialogue interreligieux, a organisé « l’Iftar de la paix » ce lundi 25 mars. Autour de ce repas, qui marque la rupture du jeûne du ramadan, de nombreuses personnalités se sont jointes à un appel pour la paix et la fraternité.
Ce lundi soir, des personnalités politiques, religieuses et associatives se sont réunies à l’Hôtel du Collectionneur, à Paris, pour « l’Iftar de la Paix ». Dans un contexte de tensions croissantes, tant en France qu'à l'international, ce dîner organisé par l'imam Chalghoumi reste le seul événement interreligieux maintenu et soutenu. Sous haute protection, dans le cadre du plan Vigipirate rehaussé au niveau Urgence attentat.
Nous sommes tous républicains, c’est à nous de faire vivre ces valeurs au quotidien.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a introduit la soirée par un discours engagé : « Nous sommes tous républicains, c’est à nous de faire vivre ces valeurs au quotidien. » « Nous savons que le chemin est difficile, mais ce n'est pas parce qu'il est difficile qu'il ne faut pas l'emprunter », a-t-elle ajouté. « Cela a du sens dans les circonstances actuelles », a insisté le président du CRIF, Yonathan Arfi, « alors que nous subissons encore les secousses du 7 octobre, il est important de montrer que nous sommes aux côtés des musulmans dans un moment de fraternité ».
Plusieurs ministres présents
Plusieurs membres du gouvernement étaient présents : Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles ; Patricia Mirallès, ministre des Anciens combattants et de la Mémoire et Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique. Jean-Michel Blanquer, ex-ministre de l’Éducation nationale, connaît l’imam Chalghoumi depuis des années, du temps où il était recteur de l’université de Créteil. « J’ai tenu à participer à ce moment fédérateur », a-t-il déclaré.
D’autres figures politiques se sont mobilisées pour la paix et l’unité contre l’islamisme : les députés Meyer Habib, Violette Spillebout, Caroline Yadan et Pierre-Henri Dumont. Olivier Klein, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) a réaffirmé : « Je participe aussi à la rupture du jeûne comme maire de Clichy-sous-Bois. Nous avons besoin de ces moments symboliques d'amitié. En dépit de la montée des actes antisémites et anti-musulmans, il est essentiel de rappeler que vivre ensemble, c'est possible ! »
De Luc Ferry au patriarche Jacques III
Des personnalités de la société civile étaient également présentes. Didier Lemaire, professeur de philosophie menacé pour s’être opposé à l’islamisme radical, a rappelé au JDD sa « relation amicale et fraternelle » avec l’imam Chalghoumi. Tout comme le philosophe Luc Ferry, qui a confié son « admiration pour son courage et sa lucidité ». Plusieurs ambassadeurs étaient présents : Kosovo, Arabie Saoudite, États-Unis.
Il s'agit du premier dîner rassemblant autant de représentants de tous les cultes depuis les massacres du 7 octobre. Des imams, des rabbins et des prêtres, sont venus des quatre coins de la planète, dont le Patriarche Jacques III d'Antioche et de Jérusalem. Le père Patrick Desbois, connu pour ses travaux sur la Shoah et sur l’islamisme radical, a déclaré : « Je songe au temps où d’aucuns disaient qu’il ne fallait pas rencontrer l’imam Chalghoumi. C’est un événement de convivialité rare qui réunit des personnalités qui sans cela ne se parleraient plus. »
Pour inaugurer le dîner de rupture du ramadan, l’imam Chalghoumi a tenu à rappeler l'opposition entre islam modéré et islam radical dans le monde musulman : « Notre présence collective ici représente déjà une première victoire pour la paix. Je tiens à rappeler que les musulmans luttent activement contre l'islamisme, que ce soit en Iran, en Afghanistan, en Algérie, en Tunisie, aux Émirats arabes unis, en Égypte, en Arabie Saoudite ou ailleurs ».
Pour lui, le combat contre l’obscurantisme doit également passer par une action éducative majeure : « Notre jeunesse, surtout dans les quartiers populaires, est la cible d'un lavage de cerveau. » Cependant, il a déploré le manque de fermeté à l’encontre des prêcheurs radicalisés : « Aujourd'hui, un imam extrémiste prônant la haine jouit de plus de liberté de mouvement et d'expression que celui qui défend les valeurs de la République. »
Le rôle dangereux d'Al Jazeera et AJ+
Il estime que le mal porte plusieurs noms, dont celui des Frères musulmans. « Il est crucial de démasquer les imams et les mosquées qui propagent leurs idées, ainsi que les associations qui les soutiennent », a-t-il insisté. « Dénonçons et mettons les pays qui financent les Frères musulmans devant leurs responsabilités. Ce mal prend également la forme de médias comme la chaîne Al Jazeera et AJ+, qui jouent un rôle extrêmement dangereux en donnant des raisons aux terroristes d'agir avec violence et en encourageant la haine. »
La France n'est pas un pays raciste ou affichant de l'hostilité envers les musulmans.
Enfin, il a tenu à rectifier une idée reçue, en réaffirmant son amour de la France qui « n'est pas un pays raciste ou affichant de l'hostilité envers les musulmans. Au contraire, les musulmans vivent très bien en France, et sont souvent beaucoup plus heureux que dans la plupart des pays dits musulmans ». Un discours fédérateur et patriote qui a été ovationné par toute la salle.
Marek Halter, écrivain et ami de l’imam Chalghoumi, a déploré : « Nous vivons dans un monde sans idéologie, sans projet et sans rêve. Heureusement, des symboles subsistent. Tel l’olivier de la paix, qui est une promesse, un espoir : la paix existe, quelque part. »
La responsabilité de LFI
Si la soirée a été un moment de partage, l’imam Chalghoumi n’a pas retenu ses coups contre les diviseurs de la République. Il a confié au JDD : « La France insoumise fait du mal à la société. Ils tiennent un discours de rejet. Au lieu de rassembler les musulmans, ils les divisent. » L’imam est aussi revenu sur la tragédie du 7 octobre : « Après ce massacre, le monde a changé. Pour moi, le 7 octobre a largement dépassé le 11 septembre dans l’horreur. »
Pour moi, le 7 octobre a dépassé le 11 septembre dans l’horreur.
La soirée s'est conclue par un moment fort : la remise de l’Arbre de la Paix, un prix hautement symbolique attribué à Laura Blajman-Kadar, coorganisatrice du Festival de musique Tribe of Nova visé par l'attaque terroriste du 7 octobre. Au nom de toutes les victimes de cet attentat terroriste, elle a adressé un message d’espoir : « Il faut croire en la vie ».
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