droits humainsNarges Mohammadi lance un appel contre la répression depuis sa prison

Iran : Narges Mohammadi, lauréate du Nobel de la paix, lance un appel contre la répression depuis sa prison

droits humainsDu fond de sa cellule, la Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, a réclamé « une pression systématique et globale » contre l’Iran face au durcissement de la « répression »
L'activite iranienne des droits de l'Homme, Narges Mohammadi.
L'activite iranienne des droits de l'Homme, Narges Mohammadi. - Vahid Salemi/AP/SIPA / Sipa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Incarcérée depuis 2021 à Téhéran, la Nobel de la paix iranienne Narges Mohammadi a réclamé « une pression systématique et globale » contre l’Iran face au durcissement de la « répression ». Cette même répression qui est dénoncée à l’ONU par des dizaines de pays et ONG.

« Je m’adresse à vous avec une grande inquiétude », affirme Narges Mohammadi dans sa déclaration lue lors de débats au Conseil des droits de l’homme (CDH) sur l’Iran. « Avec la récente vague de protestations et de mouvements en faveur de la vie et de la liberté des femmes, la répression s’est intensifiée », poursuit-elle, appelant l’ONU et les organisations de défense des droits humains à « exercer une pression systématique et globale » sur l’Iran.

« Des crimes contre l’humanité »

Incarcérée depuis novembre 2021, Narges Mohammadi a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et la peine de mort. Elle souffre, a indiqué lundi le Rapporteur sur l’Iran, Javaid Rehman, « de graves problèmes de santé, notamment de graves problèmes cardiaques et pulmonaires, ce qui met sa santé en grand danger ».

La Nobel de la paix (2023) a demandé le renouvellement des mandats de la mission d’enquête de l’ONU sur l’Iran et du Rapporteur spécial qui se terminent en avril. Deux entités qui n’ont cependant pas été autorisées à se rendre en Iran.

Publié il y a dix jours et « fermement condamné » par Téhéran, le rapport de la mission d’enquête affirme que la répression des manifestations de 2022, après la mort de Mahsa Amini, et « la discrimination institutionnalisée » envers les femmes et les filles a mené à « des crimes contre l’humanité ».

« Au moins 834 personnes exécutées en 2023 »

La présidente de cette mission, Sara Hossain, a dénoncé les mesures prises par Téhéran « pour réduire au silence les victimes et leurs familles en quête de vérité et de justice », tandis que le Rapporteur s’est dit « très préoccupé » avec « au moins 834 personnes exécutées en 2023 », une hausse de 43 % sur un an.

Si un petit groupe de pays (dont la Russie) a rejeté ce qu’il estime être une « politisation » des droits humains, des dizaines d’autres ont partagé les préoccupations de la Nobel de la paix et appelé l’Iran à mettre en place un moratoire sur les exécutions (22 femmes en 2023).

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