Alchimie - Définition

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L'interprétation des textes par les alchimistes

Allégorie de l'Alchimie
  • Le mythe Prométhéen: en particulier chez Zosime

Lecture alchimique de la Bible

À partir du XIVe va se développer une lecture alchimique de la Bible [réf. souhaitée].

  • Le Nouveau Testament est souvent cité par les alchimistes (exemple : l'étoile qui guide les rois mages représente le signe qui va mener à l'enfant philosophal), ainsi que l'Ancien Testament (la séparation des eaux de la Genèse ou la traversée de la Mer Rouge par Moïse sont le principe de la séparation initiale des éléments).

Lecture alchimique des textes littéraires

La lecture alchimique de la fable antique va se développer à la Renaissance

  • Les contes du Graal : le roi Arthur, mourant, est transporté sur l'île d'Avalon où va s'effectuer sa résurrection représenterait le passage de l'œuvre au noir à l'œuvre au blanc .
  • Le Graal est également utilisé dans la symbolique des ouvrages alchimiques et en particulier le récit de sa recherche, par exemple l'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli Le Mystère des Cathédrales donne du Graal une interprétation initiatique[réf. souhaitée].
  • Certains initiés auraient incrusté de grands secrets alchimiques dans des contes populaires. Par exemple, l'épopée de Pinocchio (dont on trouve aussi le pendant dans l'Ancien Testament - Jonas et la baleine) retrace l'ensemble de l'œuvre, jusqu'à la Pierre Philosophale (le pantin qui devient garçon). Ou encore, dans "Blanche rose et rose rouge" des frères Jacob et Wilhelm Grimm.

Terminologie et modalités d'expression

En tant que connaissance ésotérique, les textes alchimiques possèdent la particularité d'être codés. Il s'agit d'un savoir qui n'est transmis que sous certaines conditions. Les codes employés par les anciens alchimistes étaient destinés à empêcher les profanes d'accéder à leurs connaissances. L'utilisation d'un langage poétique volontairement obscur, chargé d'allégories, de figures rhétoriques, de symboles et de polyphonie (voir langues des oiseaux) avait pour objet de réserver l'accès aux connaissances à ceux qui auraient les qualités intellectuelles pour déchiffrer les énigmes posées par les auteurs et la sagesse pour ne pas se laisser tromper par les pièges nombreux que ces textes recèlent.

La matière aux mille noms

Le même nom peut qualifier deux 'objets' ou 'sujets' totalement différents mais l'on peut aussi avoir plusieurs noms pour désigner le même objet. Ceci est particulièrement vrai pour le Mercure mais également pour d'autres termes.

Presque tous les traités d'alchimie commencent au début du second œuvre et "omettent" de préciser quelle matière première utiliser et cette énigme de la matière première est sciemment recouverte par l'énigme du Mercure selon René Alleau. Fulcanelli, par exemple, s'emploie à multiplier les indications tout en restant cryptique. Synésius semble plutôt décrire la matière dans son état avancé. La matière aux mille noms, terme employé par Françoise Bonardel, demeure une énigme à double fond. Cet auteur résume la problématique ainsi: « Car si la force de l’alchimie réside bien dans le seul mercure des philosophes, comme le proclama très tôt Albert le Grand (1193-1280), c’est que la substance mercurielle, par excellence protéiforme, est alors envisagée soit comme une materia prima en qui sont latentes toutes les virtualités (dont celle du soufre), soit, après préparation, comme mercure double (ou hermaphrodite) en qui a été consommé et fixé l’union des 2 principes ».

Alchimie, symboles et signes

Signes des éléments utilisés dans les manuscrit alchimique

Le symbole allégorique ne se recoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique.

Pour l'alchimie les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l'unicité de la matière est un des principes philosophiques de l'alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d'état de la matière. Ces éléments sont avec leurs symboles associés: le Feu Symbole de feu, Eau Symbole de l'eau, la Terre Symbole de la terre, l'Air Symbole de l'air.

Pour l'alchimie les sept métaux étaient liés aux planètes:

  • Or dominé par le Soleil ☉ ☼ ( Symbole de l'or )
  • Argent dominé par la Lune ☽ ( Symbole de la lune )
  • Cuivre dominé par Vénus ♀ ( Symbole de Vénus )
  • Fer dominé par Mars ♂ ( Symbole de Mars )
  • Etain dominé par Jupiter ♃ ( Symbole de Jupiter )
  • Mercure (vif argent) dominé par Mercure ☿ ( Symbole de Mercure )
  • Plomb dominé par Saturne ♄ ( Symbole de Saturne )
page de l'article chymie de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

Le langage alchimique

  • Selon Michel Butor : "Le langage alchimique est un instrument d'une extrême souplesse, qui permet de décrire des opérations avec précision tout en les situant par rapport à une conception générale de la réalité. C'est ce qui fait sa difficulté et son intérêt. Le lecteur qui veut comprendre l'emploi d'un seul mot dans un passage précis ne peut y parvenir qu'en reconstituant peu à peu une architecture mentale ancienne. Il oblige ainsi au réveil des régions de conscience obscurcies".
  • Selon René Alleau : "Les alchimistes ont voilé […] non sans de pertinentes raisons dont l'une des plus importantes dut être que le néophyte se trouva dans l'obligation logique de réformer son entendement profane en se pliant à une série d'exercices mentaux dominés par la cohérence et sur-rationnelle des symboles […] À aucun moment, l'alchimie ne sépare-t-elle les transformations de la conscience de l'opérateur de celles de la matière".
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