Un premier monument commémoratif de l’Odyssée acadienne dans Kent?

Un monument commémoratif de l’Odyssée acadienne pourrait être établi dans la région de Kent, plus précisément à Saint-Louis-de-Kent, dans la municipalité de Beaurivage.

Même si le projet en est encore au stade embryonnaire, l’intérêt pour un tel projet est bien vivant dans la communauté. Le conseil municipal de Beaurivage confirme avoir reçu une lettre à cet effet de la part des membres de la Société culturelle Kent-Nord (SCKN).

«Je pense qu’ils ont eu une discussion avec Jean Gaudet qui est président de la Commission de l’Odyssée acadienne pour voir la possibilité d’avoir un monument à Saint-Louis-de-Kent à cause de notre histoire avec le drapeau acadien», explique le maire de Beaurivage, Arnold Vautour.

«Le conseil a accepté d’aller de l’avant avec la demande du comité. On est vraiment intéressés», informe le maire.

Saint-Louis-de-Kent est reconnu comme le berceau du drapeau acadien. Cette valeur patrimoniale est attribuable au lien de la communauté avec Mgr Marcel-François-Richard qui est né dans cette communauté en 1847.

Selon le site Lieux patrimoniaux du Canada, Mgr Richard est reconnu comme le plus grand nationaliste acadien du 19e siècle. C’est lui qui a proposé le tricolore étoilé, tel qu’on le connaît aujourd’hui, lors de la deuxième Convention nationale des Acadiens tenue à Miscouche en 1884. Il a ensuite demandé à une paroissienne de confectionner le premier drapeau acadien.

Aldéo Richard, membre de la Société culturelle Kent-Nord, a établi contact avec le président de la Commission de l’Odyssée acadienne, Jean Gaudet, afin de connaître la procédure et les conditions touchant l’établissement d’un monument de l’Odyssée acadienne.

«Je lui ai répondu à quelques reprises, à mesure qu’il posait ses questions», confie M. Gaudet.

Le président de la Commission de l’Odyssée acadienne souligne que l’initiative vient de la communauté.

«Ça prend un parrain ou une marraine pour piloter le projet, amasser le financement et organiser les choses», répond M. Gaudet.

«Les membres de la Commission seraient très heureux si Beaurivage ou la région de Saint-Louis-de-Kent voulait avoir un monument. Nous collaborerions de toutes nos forces», mentionne M. Gaudet.

Aldéo Richard informe pour sa part que le projet en est encore au stade embryonnaire. Selon lui, des membres de la SCKN se demandaient ce qui pourrait être fait à Saint-Louis pour revigorer la fierté acadienne. De là est venue l’idée du projet.

Si un jour le projet se réalise, le monument pourrait se retrouver à l’endroit où se trouve le drapeau géant acadien à Saint-Louis-de-Kent. Sur place, il y a aussi des statues de Mgr Marcel-François Richard et de Marguerite Bourgeoys.

«Nous on l’a toujours appelé le parc historique, mais il n’a jamais été fini», déclare Aldéo Richard.

Début d’un long processus

Ce n’est pas demain la veille que l’on verra un monument commémoratif de l’Odyssée acadienne dans le berceau du drapeau acadien.

«Normalement, ça prend un an et demi à deux ans pour la démarche. Parce que c’est quand même rendu un projet d’une centaine de milliers de dollars, ce n’est pas donné», indique Jean Gaudet.

Reste à voir qui prendra le dossier en main.

«La Société culturelle Kent-Nord n’est pas sûre ni certaine de vouloir prendre le projet car c’est des gros sous et beaucoup d’organisation», avoue le président de la SCKN, Paul Lirette.

La municipalité de Beaurivage sera approchée à ce sujet, à savoir si elle est intéressée à piloter le projet.

Par ailleurs, la Commission de l’Odyssée acadienne installera son 19e monument à Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, le 28 juillet 2024.

Le tout premier monument avait été dévoilé le matin du 28 juillet 2005 à Dieppe. Le deuxième a été inauguré quelques heures plus tard le même jour à Halifax.

Au fil des années, d’autres monuments commémorant l’Odyssée acadienne ont été établis au Québec, en Louisiane, en France (Miquelon), en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick.